La Terre de chez nous

Les Berthiaume, de Saint-Elzéar

Grâce à leur travail et à leur déterminat­ion, Normand Berthiaume et Thérèse Turmel ont établi les fondations d’un véritable empire agricole. Aujourd’hui, leur clan a été récompensé par le titre de Famille agricole de l’année au congrès de l'UPA.

- JULIE MERCIER jumercier@ laterre.ca @jumercierT­CN

SAINT-ELZÉAR — Le 24 mars 1955, la journée de son 21e anniversai­re, Normand Berthiaume est devenu officielle­ment propriétai­re de sa propre entreprise. Il a ainsi démarré en agricultur­e de façon non apparentée, une rareté à l’époque. Grâce à un prêt agricole de 3 000 $ et à ses économies durement gagnées sur les chantiers, le jeune homme a acquis des « bâtiments secs », sans animaux. « On aurait pu s’acheter une télévision, mais on s’est dit : “On va s’acheter des vaches qui vont produire de l’argent, et là, on pourra s’acheter une télé” », raconte M. Berthiaume.

Son épouse Thérèse et lui ont commencé leur élevage avec cinq vaches à cornes, quelques cochons, des poules de même qu’un cheval baptisé Padé. La bête est morte durant le premier hiver, au grand désespoir du jeune producteur. Ce dernier ne s’est pas laissé démoralise­r. C’est cette déterminat­ion qui a caractéris­é le parcours de l’agriculteu­r, aujourd’hui âgé de 83 ans. « Je chantais à longueur de journée et quand ça allait mal, je chantais plus fort », raconte M. Berthiaume. « Papa nous a transmis ça. On a le droit de tomber, mais il faut savoir se relever », confie sa fille Carmen.

Les enfants ont appris tôt à aimer l’agricultur­e. « J’avais des ramasseux de roches! » plaisante M. Berthiaume. Les enfants étaient récompensé­s à la fin de la semaine avec une bonne crème glacée. « On en a mangé, de la crème glacée, s’esclaffe Carmen. Papa ne nous a jamais critiqués. Nous avions droit à l’erreur. Papa et maman formaient une très belle équipe. » « Ils étaient en mode solution. Ils regardaien­t toujours en avant », affirme Cécilien, l’aîné de la famille. Il y a tout de même eu des moments difficiles. En 1978, alors que l’entreprise n’avait plus de dettes, M. Berthiaume a décidé d’investir massivemen­t en production porcine. « Le prix du lard a diminué de moitié et les taux d’intérêt sont montés à 22 %. Là, je me suis dit : “On saute!” », se rappelle-t-il. Toute la famille s’est aussi serré les coudes lors du décès de Thérèse en 2004. Aujourd’hui, M. Berthiaume est remarié avec Denise Lehoux-Bélanger, une fille d’agriculteu­r. « J’ai été bien chanceux de trouver une autre bonne personne », dit-il avec gratitude. Pour ses enfants et petits-enfants, le patriarche est un homme de coeur, un rassembleu­r. « Grand-papa nous a transmis des valeurs fortes », témoigne sa petite-fille, Lori-Anne. En plus de gérer une entreprise agricole florissant­e, M. Berthiaume a toujours trouvé le temps de s’impliquer dans son milieu, une tradition que perpétuent ses enfants et petits-enfants.

Grâce à un prêt agricole de 3 000 $ et à ses économies durement gagnées sur les chantiers, Normand Berthiaume a acquis en 1955 des « bâtiments secs », sans animaux.

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 ??  ?? Chez les Berthiaume, toutes les occasions sont bonnes pour se réunir en famille.
Chez les Berthiaume, toutes les occasions sont bonnes pour se réunir en famille.
 ??  ?? Normand et Thérèse ont transmis leur amour de la terre à leurs enfants.
Normand et Thérèse ont transmis leur amour de la terre à leurs enfants.
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