Vers une hausse du prix à l’épicerie
Gelé depuis deux ans, le prix du litre de lait à l’épicerie pourrait subir une hausse l’an prochain. Les laiteries demandent que l’augmentation de leurs coûts de 3,48 % soit prise en compte, au même titre que la légère baisse du prix aux producteurs. Ces deux composantes influencent à peu près également le prix du litre de lait aux consommateurs.
La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec a entendu cette semaine la requête déposée conjointement par le Conseil des industriels laitiers du Québec (CILQ), qui représente les laiteries, et la coopérative Agropur.
De son côté, l’Association des détaillants en alimentation du Québec presse aussi la Régie d’assurer un profit minimum aux épiceries et aux dépanneurs. Les consommateurs, habituellement représentés par l’Association coopérative d’économie familiale de Québec, étaient absents de l’audience pour s’opposer à une augmentation de prix.
Rappelons que la Régie est un tribunal administratif qui a la responsabilité de déterminer un prix minimum et un prix maximum pour la vente au détail du lait de format régulier, sans valeur ajoutée. La Régie rend habituellement sa décision pour application à partir du 1er février suivant.
Pour 2017, la Régie avait maintenu le statu quo des prix au niveau de 2016. Elle remettait en question la formule d’indexation des coûts utilisée pour déterminer les augmentations. Désireuse de connaître les coûts réels de la filière, la Régie a demandé aux industriels de refaire leurs devoirs.
En collaboration avec le Conseil canadien du commerce de détail, le CILQ a effectué une étude qui a confirmé la valeur de la formule d’indexation. Les coûts de l’industrie, a démontré l’étude, ont été bien captés par la grille de prix de 2015.
« On est bien heureux de ça et on demande justement que les prix du lait au détail reflètent les coûts réels », a commenté le président des Producteurs de lait du Québec, Bruno Letendre, au sujet de la formule d’indexation du prix de détail.
Si les consommateurs devaient payer leur lait plus cher en 2018, les producteurs doivent par contre s’attendre à une légère baisse de prix. La Commission canadienne du lait a statué que la formule d’ajustement du prix du lait pour toutes les classes justifiait une diminution de 0,348 %.
Instaurée en 2016 par les signataires des ententes sur la mise en commun du lait, cette formule tient compte des coûts de production et de l’inflation au Canada. Si celle-ci est en hausse, les coûts de production sont en forte baisse compte tenu de l’augmentation du volume de production.
La Régie doit attendre l’approbation finale des prix payés aux producteurs de lait avant de rendre sa décision.