La Terre de chez nous

Des vaches comme gardiennes

Même s’ils n’ont pas été élevés dans un milieu agricole, Valérie Renaud et Frédéric Martineau ont longtemps rêvé d’avoir leur propre troupeau de vaches laitières. Comme il n’a jamais été question d’envoyer les enfants à la garderie, ce sont en quelque sor

- MARIE-PASCALE FORTIER Collaborat­ion spéciale

SAINTE-AGATHE-DE-LOBTINIÈRE — Avec la gestion de son propre troupeau de vaches, de celui d’un autre producteur de la région, en plus des horaires de football de ses deux fils, Valérie Renaud est passée maître dans l’art d’organiser ses journées.

Avant que Thomas (15 ans), Rebecca (13 ans) et Anthony (11 ans) soient en âge d’aller à l’école, c’est à la ferme de Luc Poirier qu’ils passaient leurs journées, là où travaillai­ent Valérie et Frédéric avant d’avoir leur propre troupeau. « Ma condition, c’était d’aller travailler avec les enfants. Je partais le matin avec le sac, les biberons et les couches », raconte celle qui faisait deux traites sur trois chaque jour, avec son conjoint. Vélo, planche à roulettes, patin à roues alignées, basketball... Thomas, Rebecca et Anthony ont pratiqué tous les sports dans l’étable de M. Poirier. « À côté du salon de traite, il y avait un carré de sable, une piscine et une balançoire. C’était important que mes enfants apprennent à jouer par eux-mêmes, mais j’étais toujours là s’il y avait quelque chose, précise la mère de famille. Ils allaient toujours faire leur dodo d’après-midi avec Fred dans le loader. »

Quand les enfants ont commencé à aller à l’école, c’est chez M. Poirier qu’ils descendaie­nt de l’autobus, là où travaillen­t toujours leurs parents. Ceux-ci ont réalisé leur plus grand rêve il y a six ans : celui de se bâtir leur propre étable, d’acheter un quota de lait et d’acquérir leur propre troupeau de vaches laitières.

Pas de pression sur les enfants

Quant à la relève, Frédéric et Valérie ne mettent pas de pression sur les enfants, même s’ils ont beaucoup de plaisir à travailler en famille. « Je veux qu’ils fassent quelque chose qu’ils vont aimer, dit Valérie. Moi, je tripe à faire ce que je fais. Je n’ai pas l’impression de travailler, mais plutôt de m’amuser tout le temps, et je veux que ce soit la même chose pour eux. » Pour cette mère de famille qui détient un baccalauré­at en agronomie de l’Université Laval, les études demeurent toutefois une priorité. D’ailleurs, pour donner l’exemple à ses enfants, Frédéric est retourné sur les bancs d’école à 30 ans pour obtenir son diplôme d'études profession­nelles en production laitière.

 ??  ?? Frédéric et Valérie entourés de leurs enfants, Rebecca, Anthony et Thomas.
Frédéric et Valérie entourés de leurs enfants, Rebecca, Anthony et Thomas.
 ??  ?? Avant de rencontrer Frédéric, Valérie avait peur des vaches. Aujourd’hui, elle ne s’imagine pas mener une autre vie.
Avant de rencontrer Frédéric, Valérie avait peur des vaches. Aujourd’hui, elle ne s’imagine pas mener une autre vie.

Newspapers in French

Newspapers from Canada