Une nouvelle présidente
QUÉBEC — Devant la relève agricole réunie en assemblée générale annuelle le 9 mars, le ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard, n’a pas mâché ses mots : le Fonds d’investissement de la relève agricole (FIRA) n’atteint pas ses objectifs et la relève continuera de s’endetter si rien n’est fait. C’est d’ailleurs un des dossiers auquel la nouvelle présidente de la Fédération de la relève agricole (FRAQ), Julie Bissonnette, compte s’attaquer en priorité, tout comme l’augmentation de la visibilité de l’organisation auprès du grand public. FIRA « Actuellement, il reste de l’argent sur la table et ce n’est pas normal, a affirmé le ministre Lessard à La Terre. Soit le programme est mal bâti, soit il ne répond pas aux besoins. » Les banques se sont ajustées plus rapidement aux besoins de la relève que le FIRA, et le ministre s’en inquiète, puisqu’une simple hausse des taux d’intérêt aura pour effet d’augmenter l’endettement de la relève. Il a rappelé que le but de la démarche n’était pas de prêter des fonds, mais de diminuer l’emprunt pour augmenter l’investissement dans les fermes en démarrage. Questionné à savoir s’il y aura d’autres annonces que celle de la bonification des programmes de La Financière agricole du Québec, le ministre a répondu : « Il y a un budget qui s’en vient [le 27 mars] qui sera [effectif] pour cinq ans, et mes efforts sont mis là-dessus. La relève fera partie de la Politique bioalimentaire », a-t-il affirmé. Nouvelle présidente À 37 voix contre 45, Michèle Lalancette a perdu la course à la présidence de la FRAQ face à sa concurrente, Julie Bissonnette, qui occupait le poste de première vice-présidente de l’organisation avant le vote. « Je tenais à vous dire merci pour ces deux années de confiance », a indiqué la présidente sortante.
Julie Bissonnette, dont le conjoint est en projet de démarrage d’une ferme laitière issu d’un transfert non apparenté, prévoit d’ailleurs s’attaquer à la financiarisation des terres agricoles, un dossier qui progresse trop lentement, selon elle. « Avant, j’étais impliquée dans la relève. Mais dans le fond, je ne connaissais pas les vrais enjeux. Là, je les vis, et je sais ce que c’est de chercher à s’établir », a indiqué la jeune femme qui a fait de SaintHyacinthe sa région d’adoption. Elle compte s’attaquer en priorité au dossier de l’accès aux actifs pour la relève de la province. En ce qui concerne la FRAQ, elle souhaite améliorer le financement du réseau, accroître la communication entre les 13 régions et faire connaître davantage l’organisation au grand public, bref, poursuivre les actions entamées par la présidente sortante.