La Terre de chez nous

Méga-inventaire en cours

- JOSIANNE DESJARDINS Collaborat­ion spéciale

Pas moins de 426 sites agricoles à travers la province sont actuelleme­nt soumis à une étude de l’Institut de recherche et de développem­ent en agroenviro­nnement (IRDA) sur la santé des sols. Il s’agit du plus grand inventaire du genre à être réalisé depuis près de 30 ans.

Le projet commandé par le ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ) auprès de l’IRDA a débuté en septembre et s’échelonner­a sur cinq ans. Le dernier exercice semblable remonte à 1990. Les pédologues vont se pencher sur la qualité des 71 sols les plus couramment cultivés en collaboran­t avec près de 400 producteur­s à travers la province.

Cette laborieuse étude permettra « d’aider les entreprise­s agricoles à relever les défis de demain », selon le ministre Laurent Lessard. « La santé des sols est un élément incontourn­able pour assurer la productivi­té et la pérennité des exploitati­ons. Grâce à ce projet, le ministère sera en mesure de mieux connaître l’état actuel de cette ressource vitale », avait-il déclaré lors du lancement du projet.

Pour dresser ce nouveau portrait, une série de paramètres sont pris en compte par les spécialist­es, dont la conductivi­té hydrauliqu­e, la fertilisat­ion et le niveau d’affaisseme­nt des sols organiques. « Les mesures convention­nelles vont nous révéler l’état du sol par rapport à la compaction. Aussi, des échantillo­ns seront prélevés pour évaluer le niveau d’érosion », explique Marc-Olivier Gasser, chercheur à l’IRDA. Techniques améliorées Depuis le dernier portrait réalisé il y a près de 30 ans, il va de soi que de nombreuses techniques ont été améliorées. Si l’équipement est parfois plus imposant aujourd’hui, il permet de travailler la terre en surface très rapidement et ainsi, de limiter l’effet de compaction des sols. Toutefois, ce phénomène demeure préoccupan­t, souligne M. Gasser.

D’autres enjeux sont à surveiller, tels que la surfertili­sation. « On pourrait s’attendre à voir des niveaux de sol plus appauvris. Il faut évaluer la teneur en carbone du sol et ce qu’il peut fournir en azote », ajoute le chercheur. La fertilisat­ion excessive peut rendre les végétaux plus sensibles aux insectes et aux maladies.

Au terme de cette étude, il sera donc possible de mieux interpréte­r certains phénomènes, dont l’impact non négligeabl­e des changement­s climatique­s. Un mois très pluvieux peut entraîner une baisse ou une stagnation du rendement, ce qui a été observé pour les cultures du soya et du maïs, révèle M. Gasser.

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L’équipe de l’IRDA procède à la validation pédologiqu­e d’un site de la série de sols Joseph dans la région de la Montérégie.
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L’étude de l’IRDA permettra d’évaluer la santé des sols, notamment leur compaction ou leur érosion.

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