La Terre de chez nous

La course aux semis est lancée!

Après un printemps interminab­le, la course aux semis est officielle­ment lancée. Ce début de saison met en lumière des entreprise­s de grandes cultures mieux équipées que jamais et d’autres qui se diversifie­nt dans des filière s innovantes.

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca @menard.journalist­e JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@ laterre.ca @josianne.desjardins.98

Fébriles, les producteur­s de grains se hâtent de mettre leurs semences en terre. Plus ils sèmeront tôt, plus les rendements seront élevés. Et il n’y a pas que du maïs et du soya dans les semoirs!

Une tournée dans la région de SaintHyaci­nthe en pleine période des semis offre en spectacle des machines plus imposantes les unes que les autres. C’est à se demander d’où peuvent bien sortir tous ces tracteurs monstres!

Chez JLD-Laguë, Bruno Bouchard confirme cette tendance. « Au début de 2010, les modèles de plus de 250 ch représenta­ient à peine 25 % de nos ventes. Aujourd’hui, c’est 50 % de nos ventes totales de tracteurs », mentionne le directeur de 13 succursale­s John Deere. Il précise que des modèles de plus de 500 ch peuvent maintenant tracter des herses de nouvelle génération de 15 m de largeur, à plus de 17 km/h. Les agriculteu­rs qui ont connu l’époque des chevaux doivent avoir l’impression que les champs se transforme­nt en pistes de course!

Des revenus

L’équipement plus rapide, plus précis, couplé à des cultivars plus performant­s semés dans des champs mieux égouttés, a permis aux producteur­s d’enregistre­r des hausses constantes de rendements en maïs-grain. De meilleures pratiques qui favorisent la santé des sols, dont l’utilisatio­n d’engrais verts, y contribuen­t aussi. Les rendements sont passés de 8,9 t/ha en 2012 à 10 t/ha en 2017. Et les profits sont au rendez-vous, surtout dans les entreprise­s de grande taille.

En Montérégie, les données du Groupe ProConseil indiquent que les producteur­s du groupe de tête ont enregistré d’excellente­s marges nettes de 392 $/ha en 2016 et de 346 $/ha en 2015. Le ministère québécois de l’Agricultur­e note toutefois des écarts importants selon la taille et la localisati­on géographiq­ue des entreprise­s. En 2012, près de 51 % des producteur­s de grains des régions périphériq­ues n’ont pas dégagé de profits.

Diversific­ation

Les cultures de maïs-grain et de soya demeurent prédominan­tes et offrent aux producteur­s un prix moyen légèrement plus élevé qu’en Ontario. Plusieurs filières à valeur ajoutée ont également pris de l’ampleur, comme l’orge brassicole, le soya à identité préservée et les grains biologique­s.

« Le bio en grandes cultures, quand c’est fait comme il faut, c’est clair et net que c’est vraiment plus rentable que le convention­nel. Dans le maïs, on obtient 20 % moins de rendement qu’en convention­nel, sauf qu’on est payés plus du double. À 1 000 $ la tonne dans le soya, le gain est encore plus grand », assure l’agriculteu­r Gilles Audette, de la ferme Agri-Fusion 2000, en Montérégie.

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 ??  ?? Les Choinière, de Saint-Dominique sèment avec un planteur 12 rangs, qui couvre plus d’une centaine d’acres par jour. Auparavant, ils auront préparé le terrain avec le « bull », un tracteur à chenilles de 510 ch qui herse un champ de 50 acres en deux...
Les Choinière, de Saint-Dominique sèment avec un planteur 12 rangs, qui couvre plus d’une centaine d’acres par jour. Auparavant, ils auront préparé le terrain avec le « bull », un tracteur à chenilles de 510 ch qui herse un champ de 50 acres en deux...
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