Se nourrir d’espoir pour atteindre son rêve
« On avait le but d’avoir notre ferme et on s’en allait là! On était déterminés à atteindre notre objectif. On a choisi de nommer notre ferme “L’Espérée” parce qu’on l’a longtemps espérée », mentionne Marie-Édith Droulers. Elle souligne avoir la même détermination que son père, François, qui a quitté la région de la Normandie, en France, après la Seconde Guerre mondiale, pour s’installer au Québec.
SAINT-HENRI — L’espoir fait vivre! MarieÉdith Droulers et Bruno Pouliot en sont la preuve, puisque pendant plusieurs années, ils ont tous deux rêvé d’être agriculteurs comme leurs parents, avant de pouvoir enfin fonder leur entreprise : la Ferme L’Espérée.
Marie-Édith, originaire de Valleyfield, et Bruno, de Bellechasse, ont tous les deux grandi dans une ferme familiale, sans toutefois pouvoir en assurer la relève. Bruno s’est donc trouvé un emploi d’inséminateur, tandis que Marie-Édith travaillait dans d’autres fermes.
« On avait la même passion et on voulait une ferme, raconte Bruno Pouliot. On a monté deux ou trois projets de relève non apparentée, mais quand c’était le temps de parler de chiffres, les propriétaires ne voulaient pas mettre de l’eau dans leur vin. »
« On était rendus à un point où on se disait que ce n’était pas pour nous, poursuit Marie-Édith. Pas longtemps après ça, en 1993, mon frère nous a annoncé qu’il voulait liquider son troupeau. La même fin de semaine, des amis nous ont suggéré de louer une étable. On a trouvé une ferme à Saint-Césaire. »
De locataires à propriétaires
Après avoir loué cette ferme pendant 20 ans, ils ont saisi l’occasion qui s’est présentée d’acquérir leur propre exploitation et de déménager à SaintHenri, en avril 2013.
Même si leurs trois enfants, Antoine, Jeanne et Justine, étaient intéressés par l’agriculture, ils n’étaient pas certains de vouloir assurer la relève. MarieÉdith et Bruno sont allés de l’avant malgré tout. Le couple réalisait enfin son rêve! Antoine s’est finalement spécialisé en mécanique agricole, Jeanne, en agroéconomie, et Justine, l’aînée, assure la relève. Cette dernière a été intégrée à l’entreprise en septembre 2017. « Je vois des fermes qui ont une histoire longue de plusieurs générations et j’aimerais poursuivre ce que mes parents ont commencé », indique Justine, qui a vu le travail de sa famille récompensé en 2017, lorsque la Ferme L’Espérée a remporté la plaque de Maître-éleveur Holstein, la plus importante reconnaissance en matière d’élevage au pays.