Prière de ne pas épandre de fumier pendant le G7
Les agriculteurs de Charlevoix ont reçu une note les priant de ne pas épandre du fumier du 1er au 9 juin pour éviter de déplaire aux chefs d’État des pays du G7. Tous ne sont pas enchantés de cette demande et l’affaire a même rebondi à l’Assemblée nationale.
« Les producteurs vont suivre la consigne du gros bon sens. Il faut épandre le fumier avant de semer et la date limite des semis de La Financière agricole du Québec est le 15 juin », a commenté Jacynthe Gagnon, présidente de la Fédération de l’UPA de la Capitale-Nationale–Côte-Nord et agricultrice de La Malbaie.
Cette dernière précise que la Fédération avait reçu la demande de transmettre le message du directeur régional du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, qui souhaitait restreindre la période d’épandage en vue du sommet du G7. La décision de la Fédération était de le faire suivre aux présidents des syndicats locaux et aux conseils d’administration qui jugeraient de la situation dans leur coin. Une « erreur » est cependant survenue et tous les agriculteurs de Charlevoix ont reçu la note en question. « Je ne voulais pas me faire la complice de cette missive, mais il y a eu confusion », explique Jacynthe Gagnon. La présidente pense malgré tout que les producteurs ne feront « pas exprès » d’épandre pendant le sommet, mais que certains pourraient devoir le faire jusqu’au 3 ou 4 juin. Certains champs sont en effet accessibles seulement depuis le 24 mai.
Rebond à l’Assemblée nationale
En chambre, le ministre de l’Agriculture, Laurent Lessard, a défendu l’intervention de son ministère, laquelle répondait en fait à une demande d’Affaires mondiales Canada.
« La terre n’arrête pas de tourner parce que le G7 se réunit. L’épandage de fumier fait partie de la vie en région. Cette demande est injustifiée », a lancé André Villeneuve, porte-parole du Parti québécois en agriculture, pendant la période de questions au parlement le 31 mai. « On a une occasion extraordinaire de présenter les produits du Québec, et le premier ne sera pas le lisier », a répondu le ministre.
La diplomatie du fumier
La note aux producteurs affirme ceci : « Nous demandons votre collaboration pour que le séjour de nos invités sur notre terre d’accueil soit aussi agréable que positif. Pour cela, tous les éléments d’hospitalité revêtent une importance notable. » Plus spécifiquement, les autorités demandent d’éviter d’épandre du fumier la semaine précédente et pendant la durée du sommet des 8 et 9 juin à La Malbaie. Les invités du Canada, incluant Donald Trump, circuleront de Québec ou de Bagotville en direction de Pointe-au-Pic.