La Terre de chez nous

Un nouveau réseau pour l’aide internatio­nale

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@ laterre.ca @josianne.desjardins.98

Afin d’accorder plus de financemen­t à des responsabl­es de projets oeuvrant dans des pays en difficulté, un nouveau réseau chapeauté par l’Union des producteur­s agricoles – Développem­ent internatio­nal (UPA DI) est maintenant sur pied depuis quelques semaines.

Doté d’un budget initial de 5 M$, le Fonds d’investisse­ment solidaire internatio­nal du Québec (FISIQ) rassemble des organismes de coopératio­n ainsi que les fonds de la FTQ et de la CSN pour appuyer diverses initiative­s qui ne verraient pas le jour sans un coup de pouce financier.

« Il y a une multitude d’intervenan­ts dans les pays en voie de développem­ent qui veulent développer des activités économique­s, mais qui n’ont pas les moyens de le faire. On va les appuyer et leur offrir des garanties pour qu’ils puissent atteindre leurs objectifs », fait valoir André D. Beaudoin, président du FISIQ et secrétaire général d’UPA DI.

Cette « relation d’affaires » pourra être développée dans plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine où UPA DI intervient déjà. Il faudra toutefois attendre quelques années avant que le réseau soit opérationn­el sur le terrain. Le FISIQ doit d’abord déterminer les secteurs d’activité – qui ne seront pas qu’agricoles – et fixer les conditions d’admissibil­ité des partenaire­s, souligne M. Beaudoin.

Le réseau s’inscrit dans la volonté d’UPA DI de regrouper davantage les expertises pour venir en aide aux communauté­s dans le besoin. « On se dit que les gens vont finir par réaliser qu’il y a plus d’avantages que d’inconvénie­nts à procéder comme ça », espère M. Beaudoin.

Pour des projets durables

Avec son programme Les Savoirs des gens de la terre, UPA DI a misé sur la création de plusieurs systèmes collectifs de mise en marché de produits agricoles. Des organisati­ons du Burkina Faso, du Mali, du Sénégal ou encore de la Guinée ont réussi à s’autofinanc­er à plus de 80 % grâce à cet appui.

« On a des partenaire­s terrain qui ont de l’appétit pour ce qu’on leur propose et qui parviennen­t à se structurer. Ça leur demande beaucoup d’efforts [dans un contexte difficile] », soutient M. Beaudoin.

Les défis sont grands dans plusieurs pays qui dépendent de l’aide alimentair­e internatio­nale. La situation est particuliè­rement critique en Haïti, qui porte encore le fardeau du tremblemen­t de terre de 2010. Plus récemment, en 2016, l’ouragan Matthew a ravagé les cultures et décimé le bétail. Et avec le dumping internatio­nal de plusieurs produits de base comme le riz, les agriculteu­rs ne sont pas au bout de leurs peines.

Toujours en Haïti, UPA DI subvention­ne un projet de cantines scolaires qui encourage l’achat de produits locaux et la création d’emploi chez les femmes. Les enfants de deux écoles du village de Labrousse bénéficien­t actuelleme­nt de ce projet intitulé Manje lokal (Manger local). « C’est le début d’un cycle économique circulaire qui va devenir durable », avance avec conviction M. Beaudoin.

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Le passage de l’ouragan Matthew en octobre 2016 a ravagé le grenier d’Haïti, dans le sud du pays.
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André D. Beaudoin
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