Hausse du salaire minimum : un engagement de l’État est requis
La hausse progressive, et supérieure à l’inflation, du salaire minimum annoncée par le gouvernement du Québec est une source de préoccupation importante pour les entreprises maraîchères du Québec. Les producteurs et productrices agricoles sont ravis que l’augmentation du salaire minimum permette aux consommateurs à faibles revenus de mieux joindre les deux bouts, mais cette orientation occasionne à notre secteur des fruits et légumes un sérieux défi de viabilité, sans mesures d’atténuation fiscale ou financière concrètes. Cette hausse s’avère en effet supérieure à la marge de manoeuvre que peuvent se permettre nos entreprises.
Ces préoccupations étant extrêmement importantes, l’Association des producteurs maraîchers du Québec, en collaboration avec plusieurs autres associations, mène des études permettant de mieux cerner les impacts des augmentations du salaire minimum sur la compétitivité de l’horticulture québécoise, afin d’élaborer des stratégies d’atténuation.
Les résultats sont sans équivoque. Une hausse du salaire minimum supérieure à l’inflation présente des conséquences sérieuses sur les marges de rentabilité de nos entreprises et sonne l’augmentation prochaine des importations au détriment des produits québécois, si le tir n’est pas corrigé. Compte tenu de la forte compétition des produits internationaux, des coûts de main-d’oeuvre déjà élevés et des conséquences palpables de la hausse de 2017, des mesures importantes devront être prises pour atténuer les impacts si nous ne voulons pas voir disparaître une partie de la production maraîchère québécoise.
Le gouvernement doit tenir compte de la conjoncture particulière des entreprises de production de fruits et légumes – où les coûts associés à la main-d’oeuvre représentent un fort pourcentage des charges d’exploitation et où la concurrence avec les produits importés est intense – et ainsi donner un signal clair qu’il entend mettre en oeuvre des mesures d’atténuation. C’est à cette seule condition que nous pourrons continuer de produire des aliments locaux, sains et bénéfiques pour la santé des Québécoises et Québécois, tout en continuant de nous adapter aux normes élevées en matière d’éthique et de respect de l’environnement.