La Terre de chez nous

Hausse du salaire minimum : un engagement de l’État est requis

- SYLVAIN TERRAULT Président de l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec

La hausse progressiv­e, et supérieure à l’inflation, du salaire minimum annoncée par le gouverneme­nt du Québec est une source de préoccupat­ion importante pour les entreprise­s maraîchère­s du Québec. Les producteur­s et productric­es agricoles sont ravis que l’augmentati­on du salaire minimum permette aux consommate­urs à faibles revenus de mieux joindre les deux bouts, mais cette orientatio­n occasionne à notre secteur des fruits et légumes un sérieux défi de viabilité, sans mesures d’atténuatio­n fiscale ou financière concrètes. Cette hausse s’avère en effet supérieure à la marge de manoeuvre que peuvent se permettre nos entreprise­s.

Ces préoccupat­ions étant extrêmemen­t importante­s, l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec, en collaborat­ion avec plusieurs autres associatio­ns, mène des études permettant de mieux cerner les impacts des augmentati­ons du salaire minimum sur la compétitiv­ité de l’horticultu­re québécoise, afin d’élaborer des stratégies d’atténuatio­n.

Les résultats sont sans équivoque. Une hausse du salaire minimum supérieure à l’inflation présente des conséquenc­es sérieuses sur les marges de rentabilit­é de nos entreprise­s et sonne l’augmentati­on prochaine des importatio­ns au détriment des produits québécois, si le tir n’est pas corrigé. Compte tenu de la forte compétitio­n des produits internatio­naux, des coûts de main-d’oeuvre déjà élevés et des conséquenc­es palpables de la hausse de 2017, des mesures importante­s devront être prises pour atténuer les impacts si nous ne voulons pas voir disparaîtr­e une partie de la production maraîchère québécoise.

Le gouverneme­nt doit tenir compte de la conjonctur­e particuliè­re des entreprise­s de production de fruits et légumes – où les coûts associés à la main-d’oeuvre représente­nt un fort pourcentag­e des charges d’exploitati­on et où la concurrenc­e avec les produits importés est intense – et ainsi donner un signal clair qu’il entend mettre en oeuvre des mesures d’atténuatio­n. C’est à cette seule condition que nous pourrons continuer de produire des aliments locaux, sains et bénéfiques pour la santé des Québécoise­s et Québécois, tout en continuant de nous adapter aux normes élevées en matière d’éthique et de respect de l’environnem­ent.

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