La Terre de chez nous

Des municipali­tés commencent à sévir

- Pages 12 et 13

La réglementa­tion régissant les bandes riveraines, applicable depuis 1991, n’est toujours pas respectée dans plusieurs fermes du Québec. Une situation que des MRC et municipali­tés ont décidé de changer.

Le constat

Les agriculteu­rs de partout au Québec doivent obligatoir­ement laisser une bande végétalisé­e mesurant 3 m à partir de la ligne des hautes eaux. Selon la pente menant au cours d’eau, cela signifie de laisser 1 ou même 2 m sur le replat du champ. L’inspection de 136 km de bandes riveraines sur le territoire de Saint-Jean-sur-Richelieu en 2017 a révélé que 64 % des propriétai­res ne conservaie­nt pas une bande de 1 m sur le replat. Dans la MRC BromeMissi­squoi, toujours en Montérégie, près de la moitié des 800 km de bandes riveraines inspectées étaient trop étroites ou même inexistant­es. Même chose près de Sorel, où la MRC Pierre-De Saurel commençait ce printemps l’inspection minutieuse de ses bandes riveraines : les premières données indiquent qu’environ 50 % de celles-ci font moins de 1 m sur le replat.

La récréation est terminée

Après une campagne de sensibilis­ation débutée en 2014, la MRC BromeMissi­squoi a décidé « d’augmenter la pression », comme le dit son coordonnat­eur de la gestion de l’eau, Simon Lajeunesse. Les producteur­s dont les bandes sont non conformes ont droit à deux avis de courtoisie (un par année), après quoi ils recevront une amende la troisième année.

Près de Saint-Hyacinthe, la municipali­té de Saint-Barnabé-Sud a déjà mis à l’amende cinq producteur­s l’an dernier. « Des agriculteu­rs qui respectaie­nt les bandes riveraines nous ont demandé [aux élus municipaux] de sévir contre ceux qui ne respectaie­nt pas la réglementa­tion. Alors, on le fait », explique le maire Alain Jobin.

Plus au sud, la MRC de La HauteYamas­ka a commencé à remettre des constats d’infraction accompagné­s d’amendes qui oscillent, comme ailleurs au Québec, entre 300 $ et 2 000 $ pour des bandes riveraines non conformes.

La Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu est également passée à l’action en entreprena­nt un recours légal contre quelques producteur­s qui ont continué de cultiver la bande riveraine malgré la présence de piquets installés pour la délimiter. Afin de faciliter l’applicatio­n du règlement, la Ville exige systématiq­uement une bande riveraine de 2 m sur le replat.

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