La Terre de chez nous

Adieu, veaux, vaches… bonjour, pondeuses!

À la Ferme Jucy comme ailleurs, la poursuite des activités par une relève intéressée n’avait rien d’une certitude. Mais c’était avant que l’aînée de la famille, Laurence, ne choisisse d’abandonner sa formation en éducation spécialisé­e pour entreprend­re de

- JOHANNE MARTIN Correspond­ante régionale redaction@ laterre.ca

SAINT-ALBAN — Adieu, veaux, vaches, ont dit Nancy Langlois et Julien Petitclerc en novembre dernier. Le quota de lait que le couple détenait jusque-là venait d’être vendu. Parents de quatre enfants, les propriétai­res de la Ferme Jucy allaient accueillir des poulettes. Pas les leurs, mais celles de leur fille Laurence, récemment sélectionn­ée pour bénéficier du nouveau Programme d’aide au démarrage de producteur­s d’oeufs dédiés à la vente directe.

« Mes 500 poules sont arrivées le 19 février, il y a quelques semaines à peine! annonce fièrement la principale intéressée. L’an dernier, j’ai eu à réaliser un plan d’affaires comme projet de fin d’études et le document d’inscriptio­n au Programme lancé par la Fédération des producteur­s d’oeufs du Québec y ressemblai­t beaucoup. J’ai fait d’une pierre deux coups et j’ai été l’une des cinq personnes choisies, la seule dans la région de Portneuf. »

Dans une partie des installati­ons qui abritaient auparavant les vaches, les pondeuses caquettent aujourd’hui joyeusemen­t. Mais le chemin parcouru pour en arriver là n’a pas été de tout repos. La décision d’abandonner la production laitière a dû être prise un peu par dépit, car la terre des Langlois-Petitclerc ne permettait pas de respecter la distance de 150 mètres requise entre les bâtiments où aurait été logé chaque groupe d’animaux.

Des défis à relever

« Ce ne sont pas des production­s qui peuvent cohabiter, confirme Julien Petitclerc, qui s’est employé à aménager le poulailler. Précisons aussi que personne ne voulait prêter d’argent à Laurence puisqu’elle n’était pas propriétai­re d’un terrain. La Ferme Jucy lui loue donc une partie des bâtiments. Les embûches n’ont pas manqué et le dénouement est pleinement mérité pour ma fille… qui est en quelque sorte devenue ma patronne! »

Si la famille a toujours possédé quelques poules pour sa propre consommati­on d’oeufs, la régie que nécessiten­t 500 pondeuses en liberté dans un bâtiment s’avère une tout autre affaire. « Ce n’est pas non plus comme avoir 10 000 poules dans des cages. Nous apprenons sur le tas, avec les autres qui ont un quota comme celui de Laurence. Le Programme n’en est qu’à sa deuxième année et toute l’expertise est à construire », mentionne Julien.

 ??  ?? Toute la famille a toujours participé aux activités de la ferme. Laurence en compagnie de son frère Étienne, de sa mère Nancy, de ses soeurs Anne-Sophie et Élisabeth, et de son père Julien.
Toute la famille a toujours participé aux activités de la ferme. Laurence en compagnie de son frère Étienne, de sa mère Nancy, de ses soeurs Anne-Sophie et Élisabeth, et de son père Julien.
 ??  ?? Si la demande est là, Laurence prévoit racheter du quota, mais elle songe aussi à élargir son offre en produisant des oeufs de caille et du canard.
Si la demande est là, Laurence prévoit racheter du quota, mais elle songe aussi à élargir son offre en produisant des oeufs de caille et du canard.
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