La Terre de chez nous

Anne Émond rêve d’un retour dans le Bas-du-Fleuve

- MAURICE GAGNON Collaborat­ion spéciale

SAINT-ROCH-DES-AULNAIES — La cinéaste Anne Émond est née et a fait ses premiers pas dans le petit village de Saint-Roch-des-Aulnaies. Elle parle avec nostalgie de ses souvenirs d’enfance : « On habitait devant le fleuve. Mes parents travaillai­ent à la maison. Ils possédaien­t un atelier de jouets de bois. On construisa­it des cabanes dans les champs en arrière. On faisait des marches au quai de Saint-Roch. Quand on visitait notre famille à Matane, on allait cueillir des clams [palourdes] et des moules. »

Parcours créatif

Avec le recul, Anne Émond réalise à quel point son enfance à la campagne a eu un impact important sur son parcours créatif. Son deuxième long-métrage, Les

êtres chers, sorti en 2015, a été tourné en grande partie dans son coin de pays. Le film aborde le sujet de la famille et celui, plus délicat, du suicide de son père. « Émotionnel­lement, c’est difficile de tourner ce genre de film. Pour moi, c’était impossible de le faire ailleurs », confie la cinéaste.

Pour son prochain film, qui se déroulera dans une polyvalent­e, elle aurait aimé venir tourner à La Pocatière, mais cela représenta­it des coûts trop élevés. « C’est très coûteux de déplacer toute une équipe, mais une fois sur les lieux, l’accueil et l’aide des gens sont extraordin­aires », dit-elle.

Anne Émond souhaite tout de même revenir faire un film au Kamouraska. « C’est nécessaire que le cinéma montre le Québec dans son entier, comme il est nécessaire d’avoir du cinéma fait par les femmes, par les autochtone­s, par les Noirs », clame la cinéaste.

Un retour au Bas-Saint-Laurent?

Pour des raisons profession­nelles et familiales, il est impossible pour elle d’envisager à court ou moyen terme un retour dans le Bas-du-Fleuve. Pour l’instant, lorsqu’elle y vient, c’est pour visiter sa famille, travailler à l’écriture d’un scénario ou présenter un film. Elle a même été porte-parole du Festival de cinéma Vues dans la tête de…, à Rivière-du-Loup.

Anne Émond a quitté la région à 17 ans pour aller étudier en Arts et lettres au Collège Ahuntsic de Montréal. Elle a ensuite fait son baccalauré­at en communicat­ion, profil cinéma, à l’Université du Québec à Montréal.

Entre 2005 et 2011, la scénariste et réalisatri­ce a écrit et réalisé sept courtsmétr­ages, dont Naissances et Sophie Lavoie, qui ont voyagé dans plusieurs festivals à travers le monde et ont été couronnés de nombreux prix. S’ajoutent à cette filmograph­ie trois longs-métrages : Nuit #1, Les êtres chers et Nelly.

« Je passe de longues heures le soir sur mon iPad à regarder les maisons à vendre dans le coin de Saint-Roch-des-Aulnaies. »

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La cinéaste Anne Émond est originaire de Saint-Roch-des-Aulnaies, un petit village situé non loin du Kamouraska.
 ??  ?? Son deuxième long-métrage, Les êtres chers, sorti en 2015, a été tourné en grande partie dans son coin de pays.
Son deuxième long-métrage, Les êtres chers, sorti en 2015, a été tourné en grande partie dans son coin de pays.

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