Du courage politique
Le pouvoir d’appliquer la réglementation sur les bandes riveraines appartient aux municipalités, une mission qui exige du courage politique, assure le maire de Saint-Barnabé-Sud. « Quand tu fais respecter les bandes riveraines, tu te mets des électeurs à dos. Un maire moins préoccupé par l’environnement ne forcera donc pas làdessus. Et n’oublions pas que nous sommes dans de petits milieux. L’inspecteur de la municipalité et les élus peuvent avoir un certain malaise à mettre à l’amende des gens qu’ils connaissent », explique Alain Jobin, qui siège au conseil d’administration de deux organismes de bassins versants.
Par souci d’efficacité, certaines municipalités, comme celle de Brome-Missisquoi, ont transmis ce pouvoir à leur MRC, puisque celle-ci s’occupe déjà de l’entretien des cours d’eau pour l’ensemble du territoire.
Le gouvernement manque de leadership dans le dossier des bandes riveraines, croit le Regroupement des organismes de bassins versants du Québec. « Ça va à la vitesse des ministères, c’est-à-dire pas vite! Il faudrait rendre le concept des bandes riveraines plus vendeur. Et il faudrait un suivi comparatif sur les aménagements qui ont été faits afin de connaître ceux qui donnent les meilleurs résultats. Il y a du positif, mais encore beaucoup de travail à faire », analyse le 2e vice-président du Regroupement, Sylvain Michon, également agriculteur.
De son côté, l’Union des producteurs agricoles insiste pour valoriser l’aménagement de bandes riveraines. L’organisme a créé le site
bandesriveraines.quebec pour expliquer aux agriculteurs que le contrôle de l’érosion de leurs terres et l’amélioration de la qualité de l’eau représentent un gain pour eux.