La Terre de chez nous

Les inondation­s devant les tribunaux

- THIERRY LARIVIÈRE tlariviere@ laterre.ca

Le producteur Georges Dutil a perdu patience dans le dossier des inondation­s de la baie Lavallière, qui stagne depuis plus de 10 ans. « C’est le non-respect des codes d’inondation qui m’ont décidé », a commenté Georges Dutil, de Sainte-Anne-de-Sorel.

Les servitudes d’inondation que détient le gouverneme­nt prévoient que le niveau d’eau doit être maintenu à 17 pieds sous le niveau de la mer, ce qui n’est pas respecté d’année en année, selon le producteur. L’inondation toucherait également des terres sans servitude.

Georges Dutil réclame donc 22 000 $ de dommages dans une injonction, sans compter la perte de sapins de Noël qui feront l’objet d’une autre évaluation. « Ce à quoi on s’attend surtout, c’est un niveau d’eau qui est acceptable pour tous les producteur­s », ajoute Georges Dutil, qui estime que le problème principal est le barrage. Bâti au début des années 1980, l’ouvrage avait comme objectif de créer une zone protégée pour la faune, mais il empêche l’écoulement de l’eau et des sédiments du bassin versant.

15 ans de discussion­s

« Le ministre Paradis s’était engagé [à régler ce dossier]. On en a parlé avec le ministre Lessard et avec un sous-ministre, mais rien n’est fait depuis plus de 15 ans », explique Christian St-Jacques, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie, qui continue d’appuyer les producteur­s de la baie Lavallière.

L’injonction met en cause le gouverneme­nt du Québec, l’organisme Canards illimités, la MRC de Pierre-De Saurel et la Société d’aménagemen­t de la baie Lavallière, qui ont tous un certain rôle à jouer dans la gestion de l’eau dans la baie.

L’avocat de M. Dutil, Luc Chamberlan­d, a précisé à La Terre qu’il ne s’attend pas à une audition de cette cause à la Cour supérieure à Sorel avant « quelques années ». Il se réserve toutefois le droit de déposer une demande d’injonction interlocut­oire si rien ne bouge et que de nouvelles inondation­s menacent de créer des dommages.

« Étant donné que la cause [de M. Dutil] est devant les tribunaux, nous ne ferons aucun commentair­e », a déclaré Denis Boisvert, directeur général de la MRC de Pierre-De Saurel.

Échec pour la faune aussi

Luc Chamberlan­d fait notamment valoir dans sa requête que les objectifs initiaux visés par le gouverneme­nt en 1977 ne sont plus atteints. Le défaut d’entretien et la sédimentat­ion auraient « bouleversé » l’écosystème avec l’arrivée de nouvelles plantes envahissan­tes qui nuisent aux oiseaux aquatiques à la recherche d’une grande mare dégagée pour se poser sur l’eau.

 ??  ?? Georges Dutil debout sur ses terres à la limite des terres publiques de la baie Lavallière. Ce type de débordemen­t se produit tous les printemps.
Georges Dutil debout sur ses terres à la limite des terres publiques de la baie Lavallière. Ce type de débordemen­t se produit tous les printemps.
 ??  ?? Inondation à la Ferme Caplette à la suite des pluies des 10 et 11 juin 2015.
Inondation à la Ferme Caplette à la suite des pluies des 10 et 11 juin 2015.

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