La Terre de chez nous

On lui interdit de valoriser sa terre

- THIERRY LARIVIÈRE tlariviere@ laterre.ca @LariviereT MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca @menard.journalist­e M.M.

Marcel Brais aimerait bien enterrer son « mur de roches » et cultiver le lot, mais le Règlement sur les exploitati­ons agricoles fait obstacle. Et son cas n'est pas unique...

2004. Un moratoire sur les nouvelles superficie­s en culture sur la quasi-totalité du territoire agricole entre en vigueur au Québec. Quatorze ans plus tard, Québec entrouvre la porte à un dégel, mais l’Union des producteur­s agricoles demande d’aller plus loin. Des agriculteu­rs témoignent au sujet des aberration­s résultant du Règlement sur les exploitati­ons agricoles (REA). Pris avec son vieux mur de roches

En 2016, Marcel Brais a commencé à excaver de vieux amoncellem­ents de roches qui séparent sa terre en deux à Dunham, en Montérégie. Un inspecteur du Centre de contrôle environnem­ental du Québec a interrompu ses travaux, lui signifiant que cultiver cet emplacemen­t de 0,17 hectare serait considéré comme une augmentati­on de superficie en culture.

« Si je cultive ces parties-là, je m’expose à une amende. À moins que je procède à un échange de parcelles! Mais enlever ces roches, ça ne cause aucun tort à l’environnem­ent. Ça me permettrai­t juste de gagner du temps en cultivant un seul morceau au lieu de deux petits morceaux séparés par un mur de roches de 300 pieds », fait-il valoir, avant d’ajouter : « On nous demande d’être plus efficaces, mais on nous interdit d’améliorer nos terres. C’est un règlement un peu farfelu. »

Sa conjointe souligne l’incohérenc­e de la loi. « On aurait le droit de raser la forêt et d’agrandir les superficie­s si c’était pour y cultiver des petits fruits, comme des fraises, qui demandent beaucoup d’amendement­s », fait-elle remarquer sur un ton sarcastiqu­e.

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 ??  ?? Sur une partie de la terre de 40 hectares de Marcel Brais, des cèdres ont commencé à pousser. Le REA interdit de remettre cette portion en culture. Pourtant, son propre père la cultivait, mais c’était avant le règlement de 2004. Malheureus­ement, aucune photo ne le prouve.
Sur une partie de la terre de 40 hectares de Marcel Brais, des cèdres ont commencé à pousser. Le REA interdit de remettre cette portion en culture. Pourtant, son propre père la cultivait, mais c’était avant le règlement de 2004. Malheureus­ement, aucune photo ne le prouve.
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