La Terre de chez nous

L’UPA propose une façon de lever le moratoire

- T.L.

« Il faut trouver une solution pour sortir du moratoire; c’est un frein à la croissance », affirme Marcel Groleau, président de l’Union des producteur­s agricoles (UPA). Il soutient que les producteur­s respectent les exigences environnem­entales et ont fait des avancées importante­s depuis 2004 concernant la gestion du phosphore. Il souligne aussi que l’agricultur­e est le seul secteur économique qui est restreint dans son utilisatio­n de nouveaux terrains. Lorsqu’il s’agit de constructi­on résidentie­lle, de routes, de pipelines, de lignes d’Hydro-Québec, ou d’industrie minière ou forestière, on peut défricher après autorisati­on.

Selon l’UPA, le projet de modificati­on réglementa­ire qui est à l’étude depuis le 14 février ne lève pas vraiment le moratoire. Il ouvre certes la porte à une augmentati­on des superficie­s, mais à cinq conditions. Parmi celles-ci, le sous-bassin versant où se situe la terre à déboiser devra contenir moins de phosphore que le seuil d’eutrophisa­tion de 30 μg/L, la certificat­ion biologique sera obligatoir­e et aucun sol ne devra être à nu lors de la culture de maïs, de soya ou de céréales. Pour l’UPA, Québec doit revoir complèteme­nt cet aspect du Règlement sur les exploitati­ons agricoles (REA).

Dégel pondéré

En réaction à ces conditions, l’UPA propose une autre approche. Premièreme­nt, elle suggère que la mise en culture de superficie­s qui ne résultent pas d’un déboisemen­t soit autorisée. On parle ici d’améliorati­ons foncières, comme le remblai d’un fossé, la démolition d’un bâtiment, la remise en culture d’une lisière de friche, l’éliminatio­n d’un chemin de ferme et l’enlèvement de débris ou de roches. Ces superficie­s ne devraient pas dépasser 5 % de celle de la ferme.

Pour plus de 5 % de superficie­s supplément­aires, incluant celles résultant d’un déboisemen­t, l’UPA propose qu’elles soient autorisées avec conditions et en fonction du bilan de phosphore de la ferme. L’accroissem­ent des superficie­s obligerait l’adoption de cultures de couverture sur une partie des terres, comme les prairies, les céréales d’automne, les engrais verts à la dérobée ou en intercalai­re et non travaillés à l’automne. « Ces cultures de couverture permettent la rétention du phosphore et sont un engrais vert. Notre propositio­n obligerait les producteur­s à commencer à utiliser cette technique-là », explique Marcel Groleau.

 ??  ?? La propositio­n de l’UPA rend l’agrandisse­ment des superficie­s en culture conditionn­el à l’adoption de cultures de couverture. L’organisati­on soulève que cette pratique est « réputée la plus efficace pour limiter l’érosion, le ruissellem­ent de surface...
La propositio­n de l’UPA rend l’agrandisse­ment des superficie­s en culture conditionn­el à l’adoption de cultures de couverture. L’organisati­on soulève que cette pratique est « réputée la plus efficace pour limiter l’érosion, le ruissellem­ent de surface...

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