La Terre de chez nous

Fin de la session parlementa­ire : en route vers la campagne électorale

- MARCEL GROLEAU Président général de l'Union des producteur­s agricoles

Cette année, la fin des travaux parlementa­ires à l’Assemblée nationale du Québec marque une autre étape vers les élections générales du 1er octobre prochain. Cette session est la dernière de ce gouverneme­nt. Plusieurs députés et ministres ont déjà indiqué qu’ils ne se représenta­ient pas, incluant le député de Lotbinière-Frontenac et ministre de l’Agricultur­e, Laurent Lessard.

Avec des élections à date fixe, les stratégies des partis sont différente­s. Le gouverneme­nt en place procède ces temps-ci à plusieurs annonces. La politique bioaliment­aire n’est pas arrivée tout récemment par hasard. Les délais de la consultati­on lancée par l’ex-ministre Pierre Paradis étaient calculés pour faire aboutir cette politique quelques mois avant le déclenchem­ent des élections, mais après la conclusion de l’entente fédérale-provincial­e sur le Cadre stratégiqu­e pour l’agricultur­e.

Laurent Lessard a repris les consultati­ons là où elles étaient rendues après le départ de M. Paradis. Je dirais même que les vraies consultati­ons ont commencé quand M. Lessard est arrivé en poste. La politique qui en découle est intéressan­te à plusieurs égards. Nous allons apprendre dans les prochaines semaines les détails des programmes qui rendront disponible­s les investisse­ments annoncés lors de son lancement en avril dernier. Ces annonces sont attendues avec impatience par plusieurs.

La question que tous se posent est la suivante : est-ce que cette politique survivra à un changement de gouverneme­nt? Je l’ai dit à plusieurs reprises ces dernières années, le secteur agricole a eu plus que sa part de consultati­ons. On veut de l’action. Cette politique peut être améliorée et bonifiée, notamment pour les secteurs de production végétale, mais nous aimerions bien pouvoir la mettre à l’épreuve pendant quelque temps. Nous allons proposer des bonificati­ons, mais ce sera l’un de nos messages lors de la prochaine campagne électorale.

Du côté environnem­ental, on attend une rencontre avec la ministre à la suite de nos propositio­ns sur les règlements qui ont été déposés en février dernier. On peut et on doit lever le moratoire sur les superficie­s en culture au Québec. C’est une priorité absolue pour l’Union. On peut le faire de façon sécuritair­e avec les pratiques culturales d’aujourd’hui.

Sur le prélèvemen­t des eaux souterrain­es et la protection des milieux humides et hydriques, il y a encore beaucoup de travail à faire. Les mesures proposées vont trop loin. Si notre compréhens­ion est exacte, on assistera ni plus ni moins qu’à une forme d’expropriat­ion déguisée de l’usage de nos terres et forêts, sans aucune forme de compensati­on. C’est inacceptab­le. Les municipali­tés sont aussi très inquiètes. Ce sera assurément un dossier de la prochaine campagne.

La fiscalité foncière agricole et forestière est un autre dossier majeur que nous mettrons de l’avant pendant la campagne électorale. En raison du plafonneme­nt des coûts du Programme de crédit de taxes foncières agricoles (PCTFA) et de l’augmentati­on continue de la valeur des terres, le fardeau fiscal agricole a crû de 9,3 % globalemen­t au Québec en 2016. Selon le ministère de l’Agricultur­e, cette augmentati­on était de 9,5 % en 2017, de 11 % cette année et sera de 10 % l’an prochain. On connaît la solution à ce problème : limiter la valeur taxable des terres agricoles, implanter un taux variable et lever le plafond sur les dépenses du programme.

D’autres éléments vont s’ajouter à cette liste. Il s’agit ici d’un court résumé. Je pense entre autres à l’augmentati­on rapide du salaire minimum par exemple. Cette liste n’est pas exhaustive, mais elle touche des points que le gouverneme­nt pourrait bien régler avant le déclenchem­ent des élections.

À suivre.

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