La Terre de chez nous

Bien planifier les zones de gestion des parcelles cultivées

- YANNICK MÉTHOT, AGR. Réseau Agrocentre

En 2018, pourquoi parlons-nous tant de zones de gestion? En fait, c’est que la tendance des dernières années est à l’agrandisse­ment des parcelles en culture. Pourtant, dans un même champ, il peut y avoir beaucoup de variabilit­é que la technologi­e d’aujourd’hui permet heureuseme­nt de mesurer.

Le producteur agricole est le premier à s’en apercevoir et il suffit de discuter avec lui pour qu’il nous indique les zones à haut rendement et celles à faible productivi­té. Les variations de types de sol, les précédents culturaux, la topographi­e, le drainage et les conditions météo très changeante­s d’une année à l’autre font que le rendement varie dans un même champ.

La gestion par zones a comme objectif de regrouper les endroits où le rendement est similaire. Le but est simple : augmenter la profitabil­ité des zones tout en diminuant les impacts environnem­entaux. Le travail pour y arriver peut cependant s’avérer ardu.

Élaboratio­n de la carte

Un tel travail doit se faire conjointem­ent entre le producteur et son conseiller, dans le but d’obtenir une carte précise des zones. L’élaboratio­n de la carte se fait avec différente­s données. Les premières sont les observatio­ns visuelles et les connaissan­ces du producteur (ex. : trous d’eau, historique du champ, problème de drainage, etc.) Dans un deuxième temps, les analyses de sols apportent des données sur les niveaux de fertilité, la matière organique, le pH, etc. Enfin, les données de rendement sont obtenues par la moissonneu­se-batteuse ou l’imagerie satellite.

Ces trois types de données sont essentiels. En les superposan­t et en les analysant, on pourra créer de bonnes zones de gestion. Différents outils informatiq­ues permettent de créer des cartes, mais aucun ne permet de tout interpréte­r d’un seul coup. L’interpréta­tion et la connaissan­ce des logiciels par le conseiller sont essentiell­es.

Questions à se poser

Dans le processus, différente­s questions devront faire l’objet d’une attention particuliè­re. Par exemple, combien de zones de gestion dois-je créer? Est-ce que je perds de la précision en regroupant des zones ensemble? Quel niveau de précision est adéquat considéran­t que la machinerie permet de faire des correctifs aux 50 ou 100 pieds? Si j’apporte des correctifs à ces zones, est-ce qu’elles seront stables dans le temps ou seront changeante­s? Dois-je les réviser annuelleme­nt ou tous les cinq ans?

Ainsi, il n’y a pas de recette miracle et aucun logiciel ne permet de tout faire d’un seul clic. C’est un travail de longue haleine où la relation entre le producteur et l’agronome prend tout son sens. L’expériment­ation à la ferme devient prioritair­e afin d’apporter les intrants avec la bonne source, à la bonne dose, au bon moment et au bon endroit.

Le but est simple : augmenter la profitabil­ité des zones tout en diminuant les impacts environnem­entaux.

 ??  ?? Imagerie NDVI La carte de rendement et l’imagerie NDVI (indice de végétation par différence normalisée) sont deux outils permettant de définir des zones de gestion.
Imagerie NDVI La carte de rendement et l’imagerie NDVI (indice de végétation par différence normalisée) sont deux outils permettant de définir des zones de gestion.
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Carte de rendement

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