La Terre de chez nous

Un précipice à bisons pour recréer le passé

- GENEVIÈVE QUESSY Collaborat­ion spéciale

RAWDON — Les propriétai­res de La Terre des bisons, de Rawdon, ont eu une idée originale : créer un précipice à bisons afin de recréer l’ambiance de la chasse traditionn­elle autochtone.

Du haut d’un promontoir­e escarpé, les visiteurs peuvent désormais admirer les bisons qui broutent dans la plaine, tout en appréhenda­nt le danger des hauteurs. L’impression­nant belvédère, évoquant les falaises utilisées par les autochtone­s lors de leurs chasses traditionn­elles dans les plaines de l’Ouest, a été inauguré à la fin du mois de mai.

« Les chasseurs autochtone­s créaient des goulots d’étrangleme­nt pour diriger les bisons et les pousser à se jeter du haut de falaises escarpées, comme celle qu’on a recréée. D’autres chasseurs les attendaien­t en bas pour les achever », explique l’éleveur Alain Demontigny.

Si l’animal a été presque complèteme­nt éradiqué dans les siècles derniers, ce n’est toutefois pas en raison de cette chasse, mais bien à cause de la colonisati­on, rappelle M. Demontigny. « Pendant 8 000 ans, les autochtone­s n’ont chassé que ce dont ils avaient besoin. Ils avaient conscience de la nécessité de préserver la ressource. »

On trouve encore de véritables précipices à bisons dans le paysage des plaines de l’Ouest, mais il n’y a toutefois plus de bisons pour y brouter. « Ce précipice à bisons, c’est pour nous une façon d’informer, mais aussi de recréer ce passé », explique celui qui dirige l’entreprise avec sa conjointe Josée Toupin, leur fils Jean-Philippe Demontigny et la copine de ce dernier, Geneviève Leclerc.

Histoire d’un animal mythique

Cette nouvelle installati­on grandeur nature répond à leur désir d’illustrer l’histoire de cet animal fier qu’est le bison. En plus de produire de la viande de bison et de wapiti depuis 1994, l’entreprise a résolument pris le virage agrotouris­tique, il y a deux ans, avec la création du Centre d’interpréta­tion des grands gibiers d’élevage du Québec. Y sont exposés des peintures rupestres, des animaux empaillés grandeur nature, un manteau en bison de la Gendarmeri­e royale du Canada et plusieurs artefacts reliés à la chasse, dont des silex vieux de 11 000 ans. Un sentier d’interpréta­tion de 1,2 km permet de côtoyer un troupeau de wapitis et des bisons.

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Le précipice construit par les propriétai­res de La Terre des bisons évoque les falaises utilisées par les autochtone­s lors de leurs chasses traditionn­elles dans les plaines de l’Ouest.
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Un troupeau de 100 bisons broute l’herbe dans cet élevage qui a démarré en 1994.

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