La Terre de chez nous

On peut tirer du bon des remises en question

Les changement­s ont beau être dans la normalité des choses, ils n’en demeurent pas moins une cause de soucis et peuvent même devenir une source de souffrance.

- NANCY LANGEVIN, T.S. Travailleu­se de rang dans Chaudière-Appalaches GINETTE LAFLEUR Doctorante en psychologi­e communauta­ire à l’UQAM

La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille. On peut naviguer sans trop d’interrogat­ions pendant de longues années. Puis, un jour, on fait face à des vents plus forts, parfois même à des tempêtes. Diverses étapes de la vie personnell­e, conjugale, familiale et profession­nelle peuvent entraîner leur lot de changement­s et de questionne­ments. Le départ des enfants de la maison (syndrome du nid vide), le décès d’un conjoint, la diminution des capacités physiques, les accidents de travail, le transfert de ferme, la séparation amoureuse et la retraite sont des exemples de moments pouvant susciter des remises en question.

« Vivre, c’est changer – voilà la leçon que les saisons nous enseignent », écrivait Paulo Coelho. Par contre, ces périodes de changement peuvent s’avérer plus difficiles à traverser pour certains. En effet, les changement­s ont beau être dans la normalité des choses, ils n’en demeurent pas moins une cause de soucis et peuvent même devenir une source de souffrance. On perd des repères, on peut être déstabilis­é, déboussolé et même anxieux. On se pose de nombreuses questions : Que va-t-on faire maintenant? Quelle voie va-t-on emprunter? Est-ce qu’un changement de cap s’impose?

Explorer des pistes inédites

Lorsque nous sommes désorienté­s à ces tournants de la vie, il est bon de prendre le temps d’analyser ce qui se passe en nous et de réfléchir à un nouveau plan de vie. Comme l’illustre le témoignage d’un producteur de lait publié dans la revue

France Agricole, une situation qui semble totalement négative de prime abord peut même avoir des conséquenc­es positives. Cet éleveur a traversé la période la plus difficile de sa vie après que ses médecins lui eurent annoncé qu’à 43 ans, il devait abandonner son métier d’éleveur, sa passion, son mode de vie… « Mon handicap m’a forcé à explorer des pistes inédites. Aujourd’hui, je suis fier d’avoir trouvé un nouvel équilibre profession­nel », déclare-t-il.

Après avoir réalisé un bilan de ses compétence­s, il a entrevu de nouvelles possibilit­és. Il est maintenant formateur dans un centre de formation agricole et pour garder un pied dans son exploitati­on, il l’a organisée autrement et l’a réduite considérab­lement. Lorsqu’on est confronté à de nouvelles conditions, cela peut nous faire découvrir des aspects de nous qu’on ne soupçonnai­t pas.

Bilan de vie

Faire un bilan de vie nous permet de prendre conscience du chemin parcouru et de ce que nous souhaitons pour la suite du parcours. Faire un bilan de vie, c’est aussi s’ouvrir à des voies auxquelles nous n’avions peut-être jamais pensé, c’est découvrir ou redécouvri­r des facettes oubliées de nous. C’est faire la liste de ce qui nous allume, de nos sources de satisfacti­on, de nos compétence­s, de nos besoins, de nos acquis, de nos forces et de nos talents, avec l’aide ou non d’un profession­nel.

Lorsqu’on envisage de faire des changement­s dans sa vie, l’exercice simple de la balance décisionne­lle avec ses deux plateaux est efficace. On place d’un côté les « pour » et de l’autre, les « contre ». Effectué de façon positive et constructi­ve, cet exercice permet d’y voir plus clair.

Lorsqu’on est déboussolé, mélangé, désorienté, qu’on a de la difficulté à retrouver notre chemin, on peut avoir besoin d’un regard extérieur – celui d’un proche ou d’un profession­nel – qui nous permette de mettre en lumière notre potentiel et qui nous aide à entrevoir les voies qui s’ouvrent devant nous.

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