La Terre de chez nous

Des épiciers ont faim de produits locaux

Ils se retroussen­t les manches et multiplien­t les efforts pour s’approvisio­nner localement et se démarquer auprès des consommate­urs.

- THIERRY LARIVIÈRE tlariviere@ laterre.ca @LariviereT

« Comme je suis indépendan­t, les producteur­s n’ont pas à se disputer avec Kraft pour mes tablettes. » – Mario Vanier

« Au lieu d’indiquer bêtement “produit du Québec”, on a indiqué “Mme Desmarais de Notre-Dame-de-Lourdes” à côté des légumes », lance Mario Vanier, épicier indépendan­t depuis 40 ans et propriétai­re de la Ferme Régis, à Joliette, un marché ouvert six mois par année sur la route 131.

Le mode d’approvisio­nnement de cet épicier engagé dans sa région sort du lot. « C’est un circuit court comparé à une bannière. On s’approvisio­nne directemen­t, même si le producteur n’a pas une grande disponibil­ité de produits », explique Mario Vanier, qui affiche aussi les logos Goûtez Lanaudière et Aliments du Québec un peu partout dans son épicerie. Comme plusieurs épiciers qui misent sur le local, Mario Vanier mise gros sur les bières de microbrass­eries du Québec.

Une des plus vieilles épiceries dans la province, qui a pignon sur rue depuis 1871 à Québec, affirme haut et fort son penchant pour les produits locaux. « On est une vitrine de produits locaux d’abord et avant tout. Dès qu’on entend parler de quelque chose d’intéressan­t, on y va », affirme Nathalie Deraspe, copropriét­aire de l’épicerie J. A. Moisan avec François Saint-Laurent. L’épicière fait directemen­t affaire avec des maraîchers locaux pendant toute la saison et s’intéresse aux produits du Québec qui se démarquent.

Inspirée par la philosophi­e des « 100 miles », une petite épicerie de Montréal vise toujours le fournisseu­r le plus près. « Le plus loin qu’on va pour les légumes, c’est à 70 km », explique Echo Vergil, copropriét­aire du Marché des éclusiers, qui ouvre cette année une section épicerie avec son marché fermier de fruits et légumes du jeudi et du samedi. Le fournisseu­r privilégié pour les légumes sera La Fermette d’Hemmingfor­d.

À Chicoutimi, l’épicière Caroline Bouchard a sa région dans le sang. « Je me suis rendu compte il y a longtemps que j’allais finir par mourir si je ne faisais pas des choses uniques », raconte celle qui a repris Le Marché centre-ville de son père il y a 26 ans. « On donne la priorité au lait de Nutrinor ou au pain de la Boulangeri­e du Royaume », explique Caroline Bouchard, qui favorise aussi les producteur­s du Saguenay pour l’agneau, les oeufs, le miel, la confiture de bleuets, les morilles, le jambon, etc.

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Mario Vanier, de la Ferme Régis, utilise tous les moyens possibles pour mettre en vedette ses produits locaux et régionaux.
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