Chicane chez les Bovins
DRUMMONDVILLE — En quête d’une plus grande autonomie, les producteurs de veaux de lait et de grain brassent la cage. La rumeur d’une désaffiliation au sein des Producteurs de bovins du Québec (PBQ) circulait même depuis quelques semaines. Le 22 juin, les élus ont expliqué aux producteurs de veaux réunis en séance d’information que la création d’un syndicat indépendant des éleveurs de veaux n’était pas l’option privilégiée.
Défense des intérêts
« La démarche qu’on a entamée, c’était vraiment une démarche d’évolution dans la fédération. À un moment donné, il a fallu sortir la bombe atomique, ou dire qu’on l’avait. On sait qu’on l’a, mais on ne veut pas s’en servir », a expliqué le président du comité de mise en marché des veaux de grain, Louis-Joseph Beaudoin.
Les producteurs demandent depuis 2015 de revoir la structure financière des PBQ, d’être mieux représentés au conseil exécutif et d’avoir une plus grande marge de manoeuvre pour défendre les intérêts de leur secteur en gérant leur budget et leurs ressources humaines et en assumant leurs communications internes et externes indépendamment de celles des PBQ. En mai dernier, les relations se sont envenimées lorsque la directrice de la mise en marché des veaux, Marlène Thiboutot, a été remerciée par le conseil d’administration des PBQ sans qu’en soient d’abord avisés les présidents des comités concernés. Celle-ci a été réengagée deux jours plus tard par les comités à titre de consultante. Depuis, les deux parties sont en médiation supervisée par l’Union des producteurs agricoles.
Solution
Dans une lettre en réponse aux demandes des comités, les PBQ ont démontré une certaine ouverture, sans satisfaire pleinement les producteurs de veaux. « La solution idéale serait une révision par les PBQ de ses règles de gouvernance, parce que probablement que le système de représentation régionale a atteint ses limites pour un fonctionnement harmonieux », a indiqué l’avocat Louis Coallier aux producteurs réunis en séance d’information.
« Tout est envisageable, a dit le président des PBQ, Claude Viel, à La Terre. Maintenant, ça prend de l’ouverture de tous les groupes. » Il rappelle que le secteur du veau ne représente que quelques centaines d’entreprises alors qu’elles sont plus de 9 000 dans le secteur bovin. « Je pense qu’il serait difficile d’avoir cinq groupes avec un siège chacun autour de la table quand certains possèdent 80 % du volume. Ce bout-là ne serait pas évident, mais je suis ouvert à regarder toutes les options; j’ai encore bon espoir », renchérit-il. En séance d’information, les producteurs de veaux ont tenu un vote symbolique et à l’unanimité, ils ont appuyé les comités dans la poursuite de leurs démarches.
« Si on veut aller trop vite [dans les négociations], on risque de l’échapper parce qu’il faut que les gens aient le temps de réfléchir, des deux côtés. Et ça va prendre des chiffres. » – Claude Viel, président des PBQ