La canicule et le manque d’eau inquiètent les producteurs
En raison d’un mois de juin particulièrement sec et de la récente canicule, des producteurs de partout au Québec craignent des pertes de rendement importantes.
Au Lac-Saint-Jean, l’absence de précipitations depuis le 18 juin rend nerveux les producteurs de bleuets. Ils redoutent de se retrouver avec une récolte peu abondante. Les vents très forts et les nuits froides ont notamment diminué l’efficacité de la pollinisation. Après deux années de faibles prix, plusieurs entreprises pourraient ne pas survivre à une 3e année de vaches maigres, soutient le Syndicat des producteurs de bleuets du Québec.
Le temps sec affecte aussi les rendements des fourrages de cette région. « On a une perte de volume de 40 à 50 % pour la première coupe. Il va falloir de la pluie au plus vite pour redécoller [les plantes fourragères] », explique André Ménard, un producteur de lait d’Alma. Il juge que ses cultures de céréales ne semblent pas affectées par le manque d’eau, « mais on verra à la récolte », glisse-t-il, un brin inquiet.
Du déjà vu au Bas-Saint-Laurent
Près de Rivière-du-Loup, Bryan Denis assure qu’il ne battra pas de record avec sa première coupe. Même retardée d’une douzaine de jours, la récolte a été moindre qu’à l’habitude. « Les gens se rappellent la sécheresse de l’an dernier. L’implantation des prairies souffre et s’il ne pleut pas d’ici cinq jours, c’est l’orge et les autres cultures qui vont jaunir », estime-t-il.
Les pois pâtissent en Montérégie
Près de Sorel, en Montérégie, le producteur de grains Paul Caplette ne s’en fait pas pour son maïs ni pour son soya, mais ses pois de transformation le font sourciller. « C’est vraiment critique; ça prendrait de la pluie. Si ça continue et que les pois se mettent à jaunir, je suis cuit », commente-t-il. Le temps sec arrive aussi au mauvais moment pour son blé d’automne en plein stade de remplissage.
Plus au sud de la Montérégie, Élisa Tassé fait remarquer que les feuilles des plants de maïs commencent à s’enrouler, signe d’un stress thermique. La productrice laitière établie à L’Ange-Gardien vient de terminer avec son conjoint l’ensilage de la 2e coupe qui a donné des rendements « corrects ».
Moitié moins en Abitibi
En Abitibi-Témiscamingue, la terre est sèche et craquelée, témoigne Mylène Bégin. « On a un énorme manque de pluie, presque un mois sans une goutte! Nous n’avons pas eu la moitié de la première coupe, comparativement à celle de l’an passé », dépeint l’agricultrice de SainteGermaine-Boulé. Elle espère une 2e et une 3e coupe plus décentes.