Le Roundup sur la sellette aux États-Unis
Il s’agit d’un procès qui pourrait avoir une incidence sur toute l’industrie des pesticides. Le travailleur Dewayne Johnson, qui a fait une utilisation intensive de Roundup pendant deux ans sur des terrains scolaires en Californie, accuse Monsanto d’être à l’origine de son cancer incurable.
Monsanto, qui appartient depuis peu à la compagnie allemande Bayer, assure qu’il n’y a pas de lien entre le cancer du travailleur et son herbicide au glyphosate. De nombreuses études et des experts seront appelés à la barre par les avocats des deux parties. D’actuels et d’anciens employés de Monsanto devraient aussi comparaître. L’avocat du plaignant affirme de son côté que le cancer (lymphome non hodgkinien) de son client n’est pas une question de malchance ou de génétique, mais s’explique par son exposition au produit. Il prétend aussi que Monsanto a caché la dangerosité de son produit et sait depuis des décennies que le glyphosate peut provoquer des tumeurs chez des animaux de laboratoire.
Si Dewayne Johnson obtenait gain de cause, de grosses sommes pourraient être versées en compensation et cela pourrait créer une jurisprudence ouvrant la voie à des centaines d’autres poursuites déjà en attente. Le lien de cause à effet sera toutefois difficile à établir, d’autant que plusieurs autorités réglementaires aux États-Unis, au Canada ou dans l’Union européenne ont approuvé l’utilisation du glyphosate.
Le procès devant jurés est en cours à San Francisco depuis le 9 juillet après des procédures plus techniques en juin dernier. Il devrait encore durer quelques semaines. Le verdict de la Cour supérieure de San Francisco pourrait ensuite être porté en appel.