La Terre de chez nous

Des pertes de rendement sont anticipées dans le maïs sucré

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@laterre.ca @MyriamLapl­anteE

Même s’il n’est pas encore récolté en gros volume, le maïs sucré se retrouve déjà sur les étals de plusieurs kiosques et épiceries depuis deux semaines. Dame Nature a envoyé un peu de pluie aux producteur­s, au bon moment pour certains, trop tard pour d’autres qui observent des pertes de rendement aux champs.

Pertes

À la Ferme Gadbois, de Saint-Amable en Montérégie, Jocelyn Gadbois ne craignait pas pour sa production de maïs sucré jusqu’à la semaine dernière. « Le premier semis était super beau. On n’a pas eu de problèmes même si on était en pleine canicule », explique sa fille Valérie.

La deuxième récolte de variétés hâtives démontre néanmoins des signes de stress hydrique. « On vient d’entrer dans notre deuxième semis et il manque des grains sur les épis. Notre troisième semis [de variétés hâtives], qui est présenteme­nt en croissance, a beaucoup de misère », indique Valérie. Les primeurs seront « vendables », mais n’auront pas la qualité habituelle. Cependant, les variétés d’été semblent ne pas être affectées par la sécheresse, puisqu’elles sont plus résistante­s à la chaleur.

Pluie

Ailleurs, la pluie des derniers jours est un « cadeau de Dieu ». À Saint-Eustache, dans les Laurentide­s, Louis Bélisle dit avoir gratté une terre fraîche jusqu’à 8 pouces le lendemain de l’averse. Tout rentrera dans l’ordre pour lui, croit-il. « La situation était critique il y a 10 jours et elle s’est rétablie un peu », a renchéri Mario Hervieux, de L’Assomption, dans Lanaudière. Ce dernier irrigue ses terres sablonneus­es depuis le début de la saison, mais c’est au mois d’août qu’il craint de voir une baisse dans la qualité et le rendement. « Le maïs sera sucré, mais plus petit et la formation des grains pourrait ne pas être terminée au bout de l’épi à cause d’une carence en eau », indique M. Hervieux.

Prix et volumes

Preuve que les volumes convergent vers les étals, la hausse de prix connue en début de saison s’essouffle. « Il y a beaucoup d’offres qui arrivent sur les marchés depuis le lundi 16 juillet parce que beaucoup d’agriculteu­rs ont semé dans la semaine du 20 avril et déjà, on est dans une congestion [sur le marché] », mentionne M. Hervieux, qui tente d’écouler ses excédents auprès des grossistes.

Chez Louis Bélisle, dans les Laurentide­s, les volumes ne sont pas encore assez importants pour approvisio­nner les entrepôts des chaînes d’alimentati­on, d’autant plus « qu’elles n’en ont pas vraiment besoin. Il y a beaucoup de maïs pas cher en provenance de l’Ontario, qui entre dans les entrepôts », indique M. Bélisle. Les ventes au rabais pour le maïs québécois sont néanmoins prévues cette semaine dans les grandes chaînes. En attendant, le producteur vend son maïs directemen­t aux épiceries.

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Les frères Alex et Tommy Hervieux vendent les fruits de leur récolte depuis le 8 juillet à leur kiosque de L’Assomption.

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