La relève défriche
SAINT-WENCESLAS — Lorsque Noémie Blanchette-Forget et son conjoint Michael Barras ont acquis leur terre en 2014, de la verge d’or poussait abondamment et des petits arbres y prenaient racine. « À mesure qu’on travaillait à la drainer, à la labourer, à la herser, on en venait à [obtenir] une terre plus cultivable », indique la jeune productrice. Un processus long et fastidieux, mais qui a permis à ce couple de citadins de s’établir en agriculture pour réaliser un projet de maraîchage biologique.
150 000 $
C’est le portefeuille de Noémie et Michael qui les a guidés vers une terre en friche. Une superficie de 3 ha de terre cultivable et de 6 ha de forêt pour 150 000 $ constituait une belle occasion, d’autant plus que la forêt créait une zone tampon naturelle qui leur permettait de réduire à 15 mois le processus de certification biologique.
Le couple a concrétisé l’achat, mais ne s’est attaqué au défrichage de la terre qu’en 2016, après avoir nettoyé la maison. Au total, il a fallu deux ans pour défricher 1,8 ha, pour finir par n’en cultiver que 0,7 ha en 2018. « Avoir été en conventionnel, ça aurait probablement été moins long. […] Ça a pris beaucoup de passages de machines », indique Michael. Les jeunes sont confiants. La santé du sol et les rendements s’amélioreront avec le temps, et déjà cette année, ils livrent une cinquantaine de paniers et vendent leurs produits à des distributeurs, des épiceries et des restaurants.
Si c’était à refaire, retenteraient-ils l’expérience? « Oui. Ça a quand même bien été; ce n’était pas si pire que ça », répond d’emblée Michael avant d’échanger un regard avec sa conjointe et d’éclater de rire. « Ça nous a fait beaucoup de bois de chauffage », poursuit l’agriculteur à la blague. « Ça nous a permis de réaliser notre rêve, admet plus sérieusement Noémie. Alors oui, avoir à recommencer, on le referait. »