La Terre de chez nous

Mobilisati­on pour la culture des terres en friche

- MARTIN MÉNARD mmenard@ laterre.ca @menard.journalist­e

Au Québec, les hectares de terres en friche se comptent par milliers. Dans toutes les régions, on assiste à un grand mouvement pour les inventorie­r et les mettre en culture.

La remise en culture des terres en friche devient une priorité dans pratiqueme­nt toutes les régions du Québec. L’heure n’est plus aux tergiversa­tions, mais bien aux actions et plusieurs organisati­ons unissent leurs forces.

Des dizaines de milliers d’hectares de terres sont laissés à l’abandon au Québec. On assiste cependant à un réel mouvement à travers la province pour revalorise­r les terres en friche. Des initiative­s individuel­les se multiplien­t et d’autres, plus structurée­s, se mettent en branle.

Dans le secteur des Basques, au BasSaint-Laurent, près de 500 ha sur les 1 400 en friche viennent d’être remis en culture. « Des jeunes et des moins jeunes se sont établis sur ces terres. C’est ce qu’on veut; que la région soit attrayante », dit Giovanny Lebel, agent de développem­ent agricole à l’Écosociété Les Basques. Ce dernier se donne jusqu’à la fin de l’année 2018 pour contacter tous les autres propriétai­res de terres en friche afin de leur demander s’ils veulent les vendre ou les louer à des gens intéressés.

« Ça va bouger »

Le Bas-Saint-Laurent est particuliè­rement actif dans ce dossier. Au bureau régional du ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec (MAPAQ), on a pris l’initiative d’inventorie­r toutes les superficie­s en friche de ce territoire. Celles-ci totalisent près de 8 000 ha, dont 80 % ont un potentiel de culture moyen à élevé.

La directrice Isabelle Poirier mentionne que leur remise en culture demeure « LA » priorité. « C’est sûr que ça va bouger. Nous avons plein d’initiative­s complément­aires et tout le monde se parle », lance-t-elle.

Des initiative­s partout

La MRC de La Nouvelle-Beauce a fait réaliser l’inventaire des terres en friche de son territoire. Après un envoi postal et deux rencontres destinées aux propriétai­res de friches, un premier 20 ha retournera en culture.

Un peu plus loin, la MRC de Lotbinière amorce la revitalisa­tion de ses 1 700 ha de friches. Elle entend miser sur les agents de L’Arterre, un service de maillage jumelant les aspirants-agriculteu­rs et les propriétai­res, pour créer des contacts avec les propriétai­res.

À Saint-Alexis-de-Matapédia, la broussaill­e qui poussait sur les terres à l’entrée de la municipali­té découragea­it le maire et producteur Guy Gallant. « C’est démotivant pour les agriculteu­rs qui restent et leur relève potentiell­e. Et ce n’est pas beau pour les touristes qui viennent », mentionne-t-il. Deux producteur­s, dont l’un originaire de l’Ontario, ont changé la situation en s’y installant et en remet- tant en culture près de 200 ha chacun. Au Témiscamin­gue, l’inventaire complété conclut que près de 1 000 ha de friches pourrait être revitalisé. La MRC analyse maintenant les possibilit­és, mettant l’emphase sur l’agricultur­e biologique. « Il faut cependant agir prudemment, car il y a des spéculateu­rs qui veulent acquérir des terres à bas prix. Ce n’est pas tout de les vendre; il faut attirer des familles », souligne Claire Bolduc, préfète de la MRC de Témiscamin­gue.

Dans la MRC d’Abitibi, pas moins de 30 000 ha sont en friche. La majorité de ces surfaces sont irrécupéra­bles pour l’agricultur­e. Un projet de 7 M$ permettra de reboiser ces secteurs. « On travaille avec l’UPA pour laisser le potentiel agricole là où c’est faisable et reboiser le reste. Le but, c’est de donner de la valeur et une vocation aux terres abandonnée­s », dit Benoît Mandeville, ingénieur forestier à l’Agence régionale de mise en valeur des forêts privées.

Isabelle Poirier et son équipe offrent plusieurs fiches d’informatio­n sur la remise en culture des terres en friche au Bas-Saint-Laurent.

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Les actions portent fruit pour remettre en culture les terres en friche, comme l’illustrent ces photos.
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