«On est devenus un état laitier américain »
lance Guillaume Nadeau, dont la ferme est en agrandissement. « C’est un peu con d’investir quand on se fait enlever de 3 à 4 % de marché à tous les accords. Combien d’autres jambettes comme ça va-t-on avoir? »
« Toutes les fois qu’on va respirer, il va falloir demander la permission à M. Trump. Nous avons perdu toute notre autonomie », dénonce André Ménard, d’Alma, au Lac-Saint-Jean. Autour de lui, il constate que « le moral est à terre ». Sur les réseaux sociaux, plusieurs de ses collègues ont avoué s’inquiéter pour l’avenir. Certains ont proposé de sortir manifester alors que d’autres ont suggéré de boycotter les programmes proAction et Lait canadien de qualité, qui encadrent leur production. Ils ont été nombreux à dénoncer le laxisme du gouvernement dans l’application de la réciprocité des normes puisque les importations des États-Unis ne respectent pas les standards canadiens.
Les Américains, contents
Leurs confrères américains se réjouissent de ces nouveaux débouchés pour leur lait, eux qui sont en surproduction. La Fédération nationale des producteurs de lait de même que le Conseil des exportateurs laitiers des États-Unis ont remercié l’administration Trump de « s’être fortement battue contre les pratiques canadiennes de distorsion des marchés ». « L’élimination de la classe 7 constitue une nette victoire pour nos agriculteurs. L’accès additionnel de 3,6 % au marché laitier canadien est encore mieux que ce que nous aurions obtenu avec le Partenariat transpacifique », a salué l’American Farm Bureau Federation.