La Terre de chez nous

Quelle est votre politique RH?

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca

À compter d’aujourd’hui, tous les Canadiens peuvent se procurer du cannabis et le consommer légalement. Tous, y compris les employés de ferme qui manipulent au quotidien de l’équipement lourd parfois dangereux. Au Québec, la loi encadrant le cannabis est claire : l’employeur se doit de protéger ses travailleu­rs et ceux-ci ne doivent pas effectuer leurs tâches avec les facultés affaiblies par la drogue.

Loi

Rien dans la loi québécoise qui encadre le cannabis ne fait directemen­t référence au secteur agricole, mais on y évoque un milieu de travail qui s’y apparente : les chantiers de constructi­on. « Le cannabis peut nuire à votre capacité de faire fonctionne­r un véhicule ou de l’équipement de manière sécuritair­e », soulignait le gouverneme­nt du Canada dans un bulletin d’informatio­n envoyé à tous les citoyens quelques semaines avant la légalisati­on.

Selon la loi québécoise, l’employé ne doit pas travailler avec les facultés affai- blies par le cannabis et l’employeur doit veiller à ce que l’état du travailleu­r ne représente aucun risque pour sa santé, sa sécurité ou son intégrité physique, ou encore celle des autres personnes qui se trouvent sur les lieux de travail ou à proximité. Chacun est libre de gérer la consommati­on de cannabis dans sa ferme, mais en vertu de son droit de gérance, un producteur peut décider d’encadrer le tout ou d’interdire toute forme d’usage du cannabis aux membres de son personnel.

Politique à la ferme

Pour prévenir les accidents liés à l’usage du cannabis, le propriétai­re agricole peut mettre en place une politique d’utilisatio­n de l’alcool et des drogues en milieu de travail au sein de son entreprise. Selon le Guide sur le cannabis de l’Ordre des conseiller­s en ressources humaines agréés, si un employé contrevien­t à la politique, il s’expose à des mesures disciplina­ires, allant de l’avis verbal au congédieme­nt. Cependant, même en l’absence d’une politique, un employeur peut sanctionne­r un salarié simplement parce qu’il est en possession de cannabis. Le producteur sera alors libre d’imposer la sanction appropriée, qui variera en fonction du danger lié au geste accompli.

AGRIcarriè­res dit avoir amorcé des discussion­s avec les centres d’emploi agricole (CEA) pour mettre à jour la politique qu’ils proposent aux agriculteu­rs intéressés à en instaurer une dans leur entreprise. « Est-ce qu’il y aura l’offre d’une courte formation aux producteur­s sur le sujet ou d’autres outils d’interventi­on? Pour le moment, la demande n’a pas été reçue sur le terrain, mais nous pourrons mieux évaluer le tout dans les prochains mois. Les CEA seront, bien sûr, des conseiller­s actifs sur ce dossier de gestion », a indiqué la directrice générale de l’organisme, Geneviève Lemonde. Que pensez-vous des défis de gestion du cannabis dans les fermes? tcn@laterre.ca

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Le cannabis peut nuire à la capacité de faire fonctionne­r un véhicule ou de l’équipement de manière sécuritair­e, souligne le gouverneme­nt du Canada.
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