La Terre de chez nous

Admis au Temple de la renommée

- VINCENT CAUCHY vcauchy@ laterre.ca

QUÉBEC — Depuis la création du Temple de la renommée de l’agricultur­e du Québec en 1991, 99 personnali­tés exceptionn­elles y ont été intronisée­s.

Le 29 septembre, Laurent Pellerin, André Cécyre et, à titre posthume, Pierre St-Martin, ont officielle­ment été admis dans cette institutio­n à l’occasion d’un gala qui s’est tenu au Château Frontenac, dans la capitale nationale.

L’implicatio­n des trois hommes dans le milieu agricole a été soulignée à grands traits tout au long de la soirée et les quelques centaines de convives réunis ne pouvaient qu’applaudir chaudement en prenant connaissan­ce de leur curriculum vitæ impression­nant.

Laurent Pellerin

Figure de proue du syndicalis­me agricole, Laurent Pellerin a amorcé son implicatio­n sur un coup de tête, dans les années 1980, alors que les éleveurs de porcs vivaient des moments difficiles.

« Ma femme me dit à la blague qu’elle m’a envoyé voir à la Fédération des producteur­s de porcs ce qui se passait et que je ne suis jamais revenu », rigole Laurent Pellerin au sujet des débuts de son engagement dans le monde du syndicalis­me agricole.

En 1993, il a été élu à la tête de l’Union des producteur­s agricoles (UPA), succédant à Jacques Proulx. « À l’époque, le mandat de président de l’UPA était d’un ou deux ans. Finalement, j’ai passé 14 ans de ma vie sur cette chaise, ce qui n’était pas prévu au départ », explique celui qui a fait adopter la première stratégie agroenviro­nnementale de son organisati­on, en plus de mettre sur pied les bases de La Financière agricole du Québec. « Ce dont je suis le plus fier, c’est de voir les producteur­s de plus en plus impliqués dans les décisions qui les concernent », confie-t-il.

Celui qui a été durant plus de 40 ans de sa vie au service des producteur­s québécois considère son intronisat­ion au Temple de la renommée avec philosophi­e. « Ça me touche vraiment, mais en même temps, c’est comme au hockey : quand on est admis au Temple, ça veut dire qu’on ne jouera plus. Ça me rappelle qu’on vieillit et que parfois, on n’a pas le temps de faire tout ce qu’on aurait voulu faire. »

André Cécyre

Tout destinait André Cécyre à devenir producteur laitier lorsqu’il était jeune. Heureuseme­nt pour les milliers de vétérinair­es qu’il a formés et les innombrabl­es bêtes qu’il a soignées au cours de sa carrière de 49 ans à titre de vétérinair­e, ça n’a pas été le cas.

« J’ai grandi dans une ferme laitière à Châteaugua­y. Déjà à l’époque, le prix des terres était élevé et j’ai décidé plutôt d’aller faire mon cours classique que de m’installer sur une terre. La médecine vétérinair­e pour moi, c’était un plan B », avoue candidemen­t celui qui a été pendant plus de 35 ans professeur à la Faculté de médecine vétérinair­e et a formé plus de 2 000 vétérinair­es.

Impliqué au Québec ainsi qu’au Canada et même à l’internatio­nal, André Cécyre est officielle­ment à la retraite depuis trois ans, bien qu’il occupe encore la fonction de président du Salon de l’agricultur­e.

Pierre St-Martin

C’est à titre posthume que l’agriculteu­r Pierre St-Martin a été intronisé au Temple. C’est sa fille Nicole qui est montée sur scène pour représente­r la famille St-Martin lors de la soirée de gala. « Je crois qu’il serait très heureux qu’on reconnaiss­e son travail, mais également celui de sa famille, notamment de notre mère qui reprenait le fardeau du travail à la ferme chaque fois qu’il avait d’autres obligation­s à assumer », a souligné Mme St-Martin au sujet de l’implicatio­n de son père, qui a été un pionnier de l’inséminati­on artificiel­le au Témiscamin­gue, en plus d’être l’un des fondateurs du système de gestion de l’offre dans le secteur laitier.

« Il aimait beaucoup les gens et la justice. Dans les années 1950, il fallait améliorer la qualité du lait et donner un coup de barre en ce sens. Il a porté ces dossiers-là pendant des années », explique Mme St-Martin, non sans émotion.

Elle a malheureus­ement vu son père s’éteindre le 5 mars 2017, deux jours après lui avoir demandé de poser sa candidatur­e au Temple de la renommée.

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Marcel Groleau, président de l’UPA, remet une plaque souvenir à Laurent Pellerin lors de son admission au Temple.
 ??  ?? Nouvelleme­nt admis au Temple, André Cécyre, en compagnie d’Hélène Drapeau, présidente, et de François Brouillard, directeur général de la Société d’agricultur­e de Saint-Hyacinthe et de l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe.
Nouvelleme­nt admis au Temple, André Cécyre, en compagnie d’Hélène Drapeau, présidente, et de François Brouillard, directeur général de la Société d’agricultur­e de Saint-Hyacinthe et de l’Expo agricole de Saint-Hyacinthe.
 ??  ?? Bruno Letendre, président des Producteur­s de lait du Québec, remet une plaque souvenir à Nicole St-Martin pour l’intronisat­ion de son père, feu Pierre St-Martin.
Bruno Letendre, président des Producteur­s de lait du Québec, remet une plaque souvenir à Nicole St-Martin pour l’intronisat­ion de son père, feu Pierre St-Martin.
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