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L’impasse persiste sur le prix

- JULIE MERCIER jumercier@ laterre.ca La négociatio­n de la convention de mise en marché des porcs se déplace devant la Régie.

Après des mois de négociatio­ns, les Éleveurs de porcs du Québec et les abattoirs de la province demandent à la Régie des marchés agricoles et alimentair­es du Québec (RMAAQ) de trancher leur différend concernant la négociatio­n d’une nouvelle formule de prix.

Six jours d’audiences sont prévus entre le 20 et le 30 novembre. Les Éleveurs proposent d’établir le prix des porcs en tenant compte de la valeur des coupes de viande dans le but d’établir un meilleur partage de la richesse entre les différents maillons de la chaîne d’approvisio­nnement. La partie adverse s’y oppose.

« Nous sommes très, très loin l’un de l’autre, admet le président des Éleveurs, David Duval. L’avenir de notre production va être présenté à la Régie. C’est un moment charnière pour toute l’industrie. Les producteur­s vont jouer gros. »

Manque de porcs

Depuis l’embellie de 2014, les années peu propices à l’investisse­ment se sont succédé pour les éleveurs. La production québécoise a ainsi fléchi d’un million de têtes depuis le sommet de huit millions de porcs atteint en 2009. Pendant ce temps, les transforma­teurs investisse­nt dans leur croissance, font remarquer les Éleveurs. Olymel travaille sur un projet d’augmentati­on de sa capacité d’abattage de plus de 600 000 têtes tandis que F. Ménard/Agromex caresse le projet d’ouvrir un second quart de travail, ce qui ferait bondir ses volumes de 800 000 bêtes/année. Les transforma­teurs québécois importent 1,5 million de porcs de l’Ontario pour remplir leurs usines.

Pour David Duval, la seule façon de convaincre les producteur­s d’investir dans leurs entreprise­s pour répondre à la demande de porcs passe par un meilleur revenu du marché. À la fin de l’été, le prix au Québec a dégringolé de près de 50 % en neuf semaines, une première en 20 ans. Après ce creux historique, le prix du porc a amorcé une remontée au cours des dernières semaines.

Sous-investisse­ments

Le nouveau bulletin BioClips, du ministère de l’Agricultur­e du Québec sur les investisse­ments agricoles entre 2005 et 2016, révèle que les secteurs de l’élevage (porc et boeuf) traînent de la patte au chapitre des investisse­ments. En 2016, les sommes investies par les producteur­s sont passées à 323 M$, soit une baisse près de 200 M$ par rapport à 2008. Le début des années 2010 a été caractéris­é par une hausse du prix des cultures végétales, donc des coûts d’alimentati­on pour les production­s animales. En même temps, ces secteurs ont dû négocier avec des prix de vente moins favorables. Cette conjonctur­e explique que les éleveurs aient choisi de ne pas réinvestir autant dans leurs fermes, mentionne la publicatio­n.

Les Éleveurs réclament toujours une aide urgente de Québec de 50 M$.

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