Réal Bossé de Rivière-Bleue
RIVIÈRE-BLEUE — Depuis près de 35 ans, le comédien Réal Bossé fait partie de notre univers théâtral et télévisuel. Au départ, ce fils d’agriculteurs de RivièreBleue dans le Témiscouata se destinait à une carrière en génie qui a bien failli le conduire à un poste d’ingénieur électricien à l’usine Bombardier, de La Pocatière. Il a plutôt choisi la voie du théâtre après avoir découvert, au Cégep de Rivière-du-Loup, qu’on pouvait en faire un métier. Réal Bossé est convaincu que son enfance à la campagne a façonné l’homme qu’il est devenu.
Le comédien est issu d’une famille de 14 enfants. « On vivait presque en autarcie. Il était important que chacun sache faire à peu près tout », raconte-t-il. Cette débrouillardise lui sert toujours et lui a permis de construire trois maisons. « Si ça se fait par du monde, on est capables de le faire », disait sa mère aujourd’hui âgée de 96 ans.
Le Clint Eastwood des patates
Dès l’enfance, le besoin de créer habitait Réal Bossé. Tout jeune, lorsqu’il participait aux différents travaux de la ferme, il s’inventait des personnages. « Dans ma tête de petit garçon, j’étais Clint Eastwood en héros qui ramassait des patates », lance-t-il en riant.
« Tout dans le travail que je fais vient de la ferme. La folie d’inventer de ce petit garçon rêveur que j’étais est quelque chose de très fondateur dans le travail que je fais », insiste-t-il pour bien marquer l’influence de son enfance et de sa famille dans sa vie professionnelle. L’auteur et comédien est heureux quand il travaille et qu’il a un projet en marche. Imaginez : les vacances l’ennuient.
Aussi, l’être humain est toujours au coeur de ses créations. Sa nouvelle série
File d’attente le confirme. Alors qu’on a souvent l’impression d’y perdre son temps, pour Réal Bossé, une file d’attente est un lieu de rencontres et de confidences; un endroit, par exemple, où l’on réfléchit à la façon de résoudre un problème.
Revenir au Témiscouata
Même si son métier le garde la plupart du temps à Montréal, Réal Bossé est toujours heureux de revenir dans son Témiscouata natal. Il se dit triste du sort des régions qui ne cessent de se dépeupler. Il ne faut jamais oublier d’où l’on vient, croit-il. « J’ai appris le bonheur quand j’étais à Rivière-Bleue. Les enfants ont souvent besoin des fermes pour s’élever », conclut le célèbre agent Berrof de la série 19-2 qu’il a créée avec Claude Legault.
« Avant de travailler sur 19-2, je détestais la police. Cette série m’a appris à respecter ce métier et les gens qui le font. »