La Terre de chez nous

Le soya, « c’est rentable » et il en manque

Produire du soya pour l’alimentati­on humaine est rentable, assure l’agriculteu­r Guy Gauthier. Avis aux intéressés : la demande mondiale est en hausse!

- MYRIAM LAPLANTE EL HAÏLI mlaplante@ laterre.ca @MyriamLapl­anteE Alain Létourneau Guy Gauthier cultive du soya biologique destiné à la consommati­on humaine depuis 20 ans.

SAINTE-ANNE-DES-PLAINES — La demande mondiale en soya destiné à l’alimentati­on humaine est en hausse et les producteur­s devront prendre les moyens pour augmenter la production.

« À la récolte 2018, on aurait pu en vendre 20 000 tonnes de plus à l’internatio­nal », affirme le président-directeur général de Prograin, Alain Létourneau. Même si 75 % des superficie­s produisent a c t u e l l e ment du soya GM, les agriculteu­rs sont de plus en plus nombreux à tenter l’expérience du soya à identité préservée [IP] non génétiquem­ent modifié [GM].

Intérêt chinois

La visite du ministre chinois de l’Agricultur­e, Han Changfu, aux installati­ons de Prograin le 16 octobre témoigne de l’intérêt grandissan­t pour le soya destiné à l’alimentati­on humaine. D’ailleurs, les volumes de soya IP de Prograin ont crû de 10 % annuelleme­nt depuis les trois dernières années, sans toutefois suffire à la demande.

Même son de cloche du côté de Viterra, à Bécancour. « On a semé 15 % [des superficie­s en soya IP] cette année, mais il aurait fallu le faire sur au moins 25 % d’entre elles pour répondre à la demande », mentionne Christian Dagenais, directeur de la commercial­isation.

Pour sa part, le directeur agronomiqu­e des achats et de la recherche et développem­ent du soya IP chez Ceresco, Hicham Bali, observe une hausse de la demande européenne et nord-américaine. « Les gens veulent diminuer leur consommati­on de viande et compenser le manque de protéines par du soya », explique-t-il.

Profitabil­ité

Alain Létourneau parle d’un revenu supplément­aire aux agriculteu­rs de 250 $/ha pour du soya IP. « Ce qu’on leur offre en ce moment avec le soya IP répond de plus en plus à leurs attentes du point de vue de la profitabil­ité », considère M. Létourneau. Un constat partagé par Christian Overbeek, président des Producteur­s de grains du Québec (PGQ), qui cultive aussi du soya IP. « Ça nous prend une récompense, affirme-t-il sans détour. Si nous n’avons pas un rendement supérieur, il n’y a pas d’intérêt à développer ça. Le soya IP nous demande une gestion serrée au quotidien. »

La production québécoise de soya biologique connaît également une effervesce­nce sur les marchés asiatiques. Guy Gauthier, des Fermes Belvache, en cultive 500 ha depuis une vingtaine d’années. « Le soya est l’une de nos cultures les plus rentables et on vise toujours le marché de la consommati­on humaine parce qu’on trouve que les primes sont intéressan­tes. C’est sûr qu’il y a plus de défis à relever, mais c’est rentable d’en cultiver », confirme l’agriculteu­r. Seulement 5 % de la production québécoise de soya est biologique et les prix sont intéressan­ts. M. Gauthier reçoit entre 1 000 $/t et 1 400 $/t pour son soya IP biologique de variété natto.

« C’est sûr qu’il y a plus de défis à relever, mais c’est rentable d’en cultiver. » – Guy Gauthier

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