La Terre de chez nous

L’irrigation a sauvé les récoltes

- ARIANE DESROCHERS adesrocher­s@ laterre.ca Les producteur­s maraîchers qui étaient dotés d’un équipement d’irrigation s’en sont mieux sortis que les autres. La chaleur et le manque d’eau ont ralenti la croissance des légumes racines.

C’est une saison difficile qui s’achève pour les producteur­s maraîchers. Le temps chaud et sec qui a caractéris­é l’été 2018 a contraint bon nombre d’agriculteu­rs à irriguer jour et nuit.

« Ça a eu pour effet de faire baisser les bassins d’eau à la limite et même très, très près de la catastroph­e à plusieurs endroits », souligne le nouveau directeur général de l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec (APMQ), Jocelyn St-Denis. Les producteur­s espèrent que des précipitat­ions abondantes de neige viendront renflouer le niveau de leurs bassins vides.

Il fait remarquer que la sécheresse a au moins eu l’avantage de réduire les risques de maladies fongiques et donc, nécessaire­ment, les arrosages de fongicides. « Mais c’est bien peu comparativ­ement au trouble que ça a donné », s’empresse-t-il d’ajouter.

Dans l’ensemble, le maïs sucré, les légumes fruits et les légumes feuillus ont connu une année moyenne. Par contre, les laitues ont particuliè­rement souffert de la chaleur avec des montaisons hâtives et des brûlures de pointe.

Des légumes racines plus petits

La croissance des carottes et des oignons a été ralentie par le manque d’eau. « Les bulbes récoltés sont tous plus petits et comme c’est vendu au poids, les rendements sont plus bas », explique M. St-Denis, qui constate toutefois un effet bénéfique sur le prix.

Les pommes de terre aussi sont moins grosses cette année. Comparativ­ement à la saison dernière, qui avait été exceptionn­elle, les volumes ont diminué de 15 à 20 %. « Les rendements sont similaires à une année normale, à part dans le Basdu-Fleuve, où les agriculteu­rs mangent la claque! » souligne le président des Producteur­s de pommes de terre du Québec, Francis Desrochers.

Fraises

Le mûrissemen­t prématuré des fraises d’été a causé des pertes dans les champs étant donné que les cueilleurs ne sont pas parvenus à les ramasser aussi vite qu’elles rougissaie­nt. « Pour tous ceux qui étaient équipés de systèmes d’irrigation, ça a quand même bien été pendant la sécheresse », nuance le président de l’Associatio­n des producteur­s de fraises et framboises du Québec, David Lemire. Celui-ci estime qu’environ la moitié des fraisières en sont dotées.

Si l’autocueill­ette a moins bien fonctionné, les ventes en kiosque, elles, ont été très favorables, se réjouit le producteur.

Framboises

« Je pense que la framboise a été un des fruits qui s’en est mieux sorti pour la saison », affirme David Lemire, qui vante la qualité exceptionn­elle de la présente récolte. Les plants de framboises étant très sensibles aux intempérie­s, ils se sont bien accommodés de la sécheresse.

Bleuets sauvages

Avec une récolte avoisinant les 75 millions de livres, les producteur­s de bleuets ont évité le pire. « Finalement, quand il s’est mis à pleuvoir, ça a sauvé la moyenne des dernières années », affirme le président du Syndicat des producteur­s de bleuets du Québec, Daniel Gobeil. Il admet tout de même qu’une certaine quantité de fruits ont séché sur les plants.

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Jocelyn St-Denis
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