La Terre de chez nous

Une équipe d’interventi­on pour entreprene­urs en ébullition

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@ laterre.ca

Afin de stimuler davantage les régions agricoles et forestière­s qui se dévitalise­nt, l’Institut de recherche en économie contempora­ine (IREC) propose de créer une équipe d’interventi­on spécialisé­e pour accompagne­r les producteur­s au quotidien.

« Les besoins sont tellement criants! On ne peut plus attendre pour agir », indique

Marc Tétreault, agronome et directeur de la Fédération de l’UPA de la Gaspésie-Les Îles. Il fait notamment référence à la production laitière, un secteur où plusieurs entreprise­s ont fermé leurs portes au cours des dernières années. « C’est préoccupan­t, surtout avec le nouvel Accord États-Unis– Mexique–Canada », mentionne-t-il, soulignant qu’il ne reste que 14 fermes laitières dans la région.

Les filières bovines et ovines sont aussi à surveiller, ajoute M. Tétrault, en citant l’Abattoir de Luceville, dont la poursuite des activités est un enjeu majeur pour la région.

Appui multidisci­plinaire

Du nom d’Agrofor, cette nouvelle unité viendrait donner « des capacités opérationn­elles supplément­aires » aux entreprene­urs de la relève, mais aussi à ceux déjà bien établis en Gaspésie-Les Îles et au Bas-Saint-Laurent.

Le projet mis de l’avant à la suite de l’étude de l’IREC est le fruit de près de deux ans de travail avec les deux fédération­s de l’Union des producteur­s agricoles (UPA) et les directions régionales du ministère québécois de l’Agricultur­e concernées. Le rapport d’une quarantain­e de pages est la première étape de la création d’Agrofor, qui devrait voir le jour au cours des prochaines semaines.

Il y a vraiment « une urgence d’agir » dans plusieurs filières agricoles, considère François L’Italien, chargé de projet à l’Institut et auteur de l’étude. « On doit trouver une façon de ramener les candidats de la relève, de jouer les atouts des régions et de maximiser l’octroi de contingent­s [quotas] », énumère-t-il.

La création d’une équipe multidisci­plinaire donnerait de nouveaux outils, tant techniques, financiers qu’administra­tifs, plus adaptés aux différents besoins des producteur­s. « S’il existe déjà des organismes régionaux “généralist­es” [..], il n’y a pour l’instant aucun instrument qui intervient spécifique­ment et simultaném­ent sur les filières, l’établissem­ent de la relève et la revitalisa­tion des territoire­s », peut-on lire dans l’étude.

[Le projet d’Agrofor] « est une mesure à laquelle on croit pour répondre aux besoins du secteur », ajoute le directeur régional Marc Tétreault. C’est pourquoi les acteurs du projet prévoient déjà l’embauche rapide d’un premier agent de développem­ent tout en poursuivan­t la recherche de financemen­t.

On estime à 400 000 $ le budget annuel de base pour mettre en place une équipe composée de quatre profession­nels. Du côté de la Gaspésie, des rencontres sont planifiées en novembre avec des élus régionaux et provinciau­x.

 ??  ??
 ??  ?? François L’Italien
François L’Italien

Newspapers in French

Newspapers from Canada