Le dialogue reprend
Le dialogue reprend entre deux des plus grands transformateurs de lait de chèvre du Québec, Liberté et Agropur, et les producteurs. « C’est une bonne nouvelle », a souligné le président des Producteurs de lait de chèvre, Christian Dubé, le 23 octobre.
Ces deux entreprises achètent ensemble 40 % de la production locale, a écrit le président de l’Union des producteurs agricoles, Marcel Groleau, dans l’éditorial de l’édition du 24 octobre de La Terre de chez
nous. Rappelons que Liberté avait annoncé son intention d’arrêter de s’approvisionner en lait de chèvre au Québec en 2019, tandis qu’Agropur avait notifié, trois semaines plus tôt, son intention de fermer son usine fromagère Damafro, à Saint-Damase.
Espoir
« Il y a de l’espoir, indique l’éleveuse laitière caprine Pascale Martin du Centre-du-Québec. Ce n’est pas fini tant que ce n’est pas fini. » La productrice s’entretenait justement avec l’adjoint du député néo-démocrate Guy Caron lorsque La Terre l’a jointe, et elle attendait des nouvelles des on député provincial, Donald Martel. Sensible à la réalité des producteurs, ce dernier devait visiter la ferme de Mme Martin dans la semaine du 22 octobre. Dans cette région, 43 % du lait de chèvre produit est acheminé chez Liberté, 42 % chez Agropur, 12 % chez Saputo et le reste à de plus petits transformateurs comme la Laiterie Chalifoux.
Pour le nouveau ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, le dossier est « prioritaire » selon son attaché de presse, mais il est trop tôt pour savoir quand il aura l’occasion de rencontrer les éleveurs touchés.
« Ce qu’il se passe chez les producteurs caprins nous a mis sur la carte. Si effectivement on arrive à faire virer la roue de bord, probablement qu’on aura des compromis à faire; je ne me leurre pas, indique Pascale Martin. Mais vaut mieux vivre avec des compromis que de démanteler nos troupeaux et de vendre nos terres. »
Discussions
Christian Dubé dit s’être déjà entretenu avec les représentants de Liberté. Ils auraient échangé sur les préoccupations des producteurs et tenté de trouver des pistes de solutions. De son côté, Liberté affirme ne pas avoir changé de position en ce qui concerne la révision annuelle de ses fournisseurs. « On regarde nos besoins par rapport aux besoins d’approvisionnement », a dit la directrice marketing de Liberté, Frédérique Delagrave, sans toutefois infirmer ou confirmer la reprise des discussions. Chez Agropur, une rencontre aurait également eu lieu avec les producteurs désireux de connaître le « plan de match » la semaine dernière. Au moment de mettre sous presse, Agropur n’avait pas rappelé La Terre.
Selon la convention de mise en marché, les acheteurs ont jusqu’au 1er novembre pour informer les agriculteurs des contrats d’approvisionnement de l’année à venir.
« Notre patrimoine tombe si ça ne marche pas, mais on reste optimistes et proactifs. » – Pascale Martin