La Terre de chez nous

L’équipe de travailleu­ses de rang s’agrandit

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@laterre.ca Une partie de l’équipe d’Au coeur des familles agricoles : Hélen Bourgoin, travailleu­se de rang (TR) Centre-du-Québec, Danièle Tremblay, directrice adjointe, Nancy Langevin, TR Chaudière-Appalaches, Vicky Beaudoi

Alors que l’Estrie accueille une première travailleu­se de rang sur son territoire, l’organisme Au coeur des familles agricoles (ACFA) profite de l’occasion pour faire valoir l’importance de cette ressource auprès des producteur­s et des décideurs.

Le service d’aide établi en Montérégie depuis 2003 compte maintenant sur la présence de sept travailleu­rs de rang aux quatre coins du Québec. La nouvelle employée pour l’Estrie, Caroline Poulin – présentée par l’Union des producteur­s agricoles (UPA) le 25 octobre, s’ajoute à celles qui oeuvrent déjà en Mauricie, en Montérégie, au Centre-du-Québec et dans ChaudièreA­ppalaches. Deux autres personnes effectuent un travail similaire avec l’Écoute agricole des Laurentide­s et le comité Travailleu­r de rang de La Matapédia.

Ressources spécialisé­es

Dans un contexte où le niveau de détresse est élevé chez les producteur­s (voir l’encadré), ces ressources spécialisé­es ont entièremen­t leur raison d’être, réaffirme René Beauregard, directeur général d’ACFA.

« On veut être reconnus par le milieu agricole et le réseau de la santé comme étant la référence provincial­e. En ayant plus de régions [desservies], on démontre que les travailleu­rs de rang sont complément­aires aux services offerts », soutient-il.

Le directeur général estime qu’il faut encore sensibilis­er la population et les institutio­ns aux « différence­s marquées » entre le mode de vie d’un agriculteu­r et celui d’un employé qui ne vit pas en permanence dans son milieu de travail.

Lorsque survient un événement majeur comme un décès dans la famille, le producteur « doit quand même se lever pour aller traire les vaches, souligne M. Beauregard. On ne dit pas ça pour attirer la pitié, mais c’est la réalité. La ferme passe souvent en premier ».

Modèle de financemen­t

L’entrée en poste de la travailleu­se de rang en Estrie a été favorisée par la MRC de Coaticook qui a su mobiliser les cinq autres MRC de la région, la Ville de Sherbrooke, la Fédération de l’UPA-Estrie et ses sept syndicats locaux affiliés afin de financer cette nouvelle ressource durant trois ans.

« La demande est venue du milieu municipal, mentionne René Beauregard. Dans un monde idéal, ce qu’on aimerait faire, ce serait de développer ce modèle ailleurs pour avoir d’autres travailleu­rs de rang. » Le directeur général d’ACFA souligne du même souffle le besoin d’avoir une deuxième ressource en Montérégie.

En Mauricie, l’embauche de la nouvelle travailleu­se de rang Laurence Lemire s’inscrit dans un projet-pilote d’un an. M. Beauregard espère que ce poste puisse être assuré avec un modèle de financemen­t semblable à celui de l’Estrie.

Emplois à venir

Signe que les besoins en santé mentale sont réels, la Fédération de l’UPA du Saguenay–Lac-Saint-Jean a adopté une résolution lors de son assemblée générale annuelle pour demander la mise en place d’un service de travailleu­rs de rang et de soutien psychologi­que.

Une rencontre avec les centres locaux de développem­ent (CLD) de la région est prévue cette semaine pour discuter du projet.

Du côté de l’Abitibi-Témiscamin­gue, le centre de prévention du suicide, en partenaria­t avec le comité de pilotage, a publié le 25 octobre une offre d’emploi pour un poste de travailleu­r de rang.

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