Les fruits du labeur
BAIE-SAINT-PAUL — Quand la vétérinaire Paule Lebeuf et sa fille Catherine Côté sont tombées sous le charme d’une terre inexploitée dans le rang Saint-Antoine Nord, de Baie-Saint-Paul, elles ne se doutaient pas que ce coup de foudre serait le début d’une grande aventure. Leur jeune entreprise, baptisée Explora-Fruits, se spécialise dans la production de fraises de serre et de camerises. Après trois ans de travail, les deux femmes commencent à récolter les fruits de leur labeur.
Il y a quelques années, Catherine Côté étudiait en administration, mais n’y trouvait guère son bonheur. Paule Lebeuf, vétérinaire reconnue de la région de Charlevoix, voyait pour sa part approcher l’heure de la retraite. « Quand on a acheté la terre, on a voulu la valoriser avec un projet qui nous ressemblerait », explique Paule Lebeuf.
Désireuse de faire les choses comme il faut, Catherine s’est informée sur les possibilités de formation. Elle s’est presque aussitôt retrouvée sur les bancs d’école en gestion et technologies d’entreprise agricole, à Lévis. « En suivant les cours, j’ai trouvé ma voie », lance-t-elle.
Pourquoi les fruits? « On a regardé ce qui se faisait dans la région; on voulait quelque chose de nouveau. On a commencé par 2 200 plants de camerises en 2016. Après beaucoup de recherches et même si on a réalisé que certains abandonnaient en cours de route en raison de coûts de production élevés, on s’est dirigées vers la production de fraises hors sol », poursuit Catherine Côté.
Le prix, évidemment, n’est pas celui des fraises californiennes, mais la qualité et le goût sont incomparables. « La Charlotte est douce, très sucrée. L’Albion fait de plus gros fruits et est légèrement acidulée. Elles sont récoltées à maturité, ça a une incidence directe sur la saveur. »
Mais le goût n’est pas le seul argument en faveur des fraises d’Explora-Fruits, selon elles. « Elles sont beaucoup plus écologiques que celles de la Californie. On n’utilise pas de pesticides, mais des prédateurs naturels pour éloigner les insectes », poursuit Catherine. Les deux femmes désirent se concen- trer sur les fruits frais. « À moyen terme, on envisage la transformation », lance Paule Lebeuf qui, passionnée par la cueillette de petits fruits sauvages, de bleuets et de petites fraises en tête, les a aussi dans sa mire pour l’avenir. Elles souhaiteraient un jour accueil- lir les clients sur place, à la ferme. « La région de Charlevoix et l’agrotourisme, ça va de soi. On aimerait percer le milieu de la restauration et on est confiantes, car il y a une culture d’achat local ici », concluent les deux complices, prêtes à récolter les fruits de leur labeur.
Pour l’instant, toute la vente est faite selon un simple système de réservations.