La Terre de chez nous

Une caméra pour protéger la certificat­ion biologique des bleuets

- ARIANE DESROCHERS adesrocher­s@ laterre.ca

Une caméra a fait son apparition dans un poste de réception des bleuets sauvages à Saint-Thomas-Didyme au Saguenay– Lac-Saint-Jean cet été, et ce, afin de protéger la certificat­ion biologique de ces petits fruits. L’utilisatio­n des contenants de 30 livres réservés à la cueillette en forêt a été particuliè­rement surveillée.

L’industrie a voulu décourager les producteur­s de tenter d’obtenir le prix plus élevé des bleuets bio cueillis en forêt pour les fruits provenant de leur bleuetière. « Ils les mettent dans des boîtes de 30 livres et vont les vendre comme des bleuets de forêt, qui sont des bleuets biologique­s, explique le président du Syndicat des producteur­s de bleuets du Québec (SPBQ), Daniel Gobeil. Au lieu de se faire donner 0,35 $ [la livre], ils s’en font donner 0,80 $. On n’a pas besoin d’un baccalauré­at en comptabili­té pour comprendre! »

Selon lui, une telle pratique menace la certificat­ion biologique. « Quand les bleuets des transforma­teurs vont se faire tester et que les résultats révéleront qu’ils ne sont pas biologique­s, la marchandis­e va être refusée », mentionne le président des SPBQ. Pareille tache à la réputation des bleuets bio aurait nécessaire­ment pour effet de pénaliser les producteur­s qui ont investi pour convertir leur bleuetière au biologique.

Étant donné le temps requis pour effectuer la cueillette en forêt, un producteur qui se pointerait au poste de réception avec une grande quantité de caisses de 30 livres bien remplies attirerait systématiq­uement les soupçons sur lui.

Les transforma­teurs rassurants

Il ne s’agit toutefois pas d’une pratique répandue, aux dires des principaux acheteurs et transforma­teurs de bleuets. « On ne peut pas dire que c’est fait sur une grande échelle. S’il y en a, c’est très, très peu », mentionne le président de Bleuets Mistassini, Réjean Fortin. Il indique qu’une première caméra a été installée pour faire un test, mais il ne ferme pas la porte à une surveillan­ce accrue au cours des prochaines années.

Jean-Eudes Senneville, de Bleuets sauvages du Québec, affirme de toute façon acheter de moins en moins de bleuets cueillis en forêt. « Pour nous, à l’heure actuelle, ce n’est pas un problème. C’est tout simplement qu’on veut sensibilis­er les producteur­s à l’importance du biologique et à l’importance de respecter les normes », souligne-t-il.

 ??  ?? Le président du SPBQ, Daniel Gobeil, rappelle que les contenants de 30 livres, à droite, sont réservés aux bleuets cueillis en forêt, alors que ceux provenant des bleuetière­s, à gauche, doivent être placés dans des contenants de 40 livres.
Le président du SPBQ, Daniel Gobeil, rappelle que les contenants de 30 livres, à droite, sont réservés aux bleuets cueillis en forêt, alors que ceux provenant des bleuetière­s, à gauche, doivent être placés dans des contenants de 40 livres.

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