La Terre de chez nous

Un scanneur 3D pour évaluer les blessures chez les vaches

- MARIE-CLAUDE OUELLET

À 24 ans, Jessica St-Pierre est formelle : « Le fait d’avoir grandi dans une ferme laitière m’a poussée à choisir l’agronomie comme domaine d’études. J’y ai développé une véritable passion! Pour moi, le bien-être des vaches est une priorité. »

En mai dernier, alors tout fraîchemen­t diplômée en agronomie, Mme St-Pierre a entamé un projet d’été subvention­né par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. Le but de sa recherche : tester l’efficacité d’un scanneur 3D portatif pour prendre des images des jarrets des vaches laitières. Une fois analysées par ordinateur, ces images permettent d’évaluer le niveau de blessure (absente, légère ou sévère) des animaux.

Ce projet a vu le jour après que des chercheurs du laboratoir­e d’Elsa Vasseur – au sein duquel travaille Mme St-Pierre – eurent remarqué que l’utilisatio­n de photos en deux dimensions des jarrets de vaches laitières ne permettait pas de bien mesurer le degré d’enflure des lésions.

Or, l’enflure est une des trois composante­s de l’évaluation des blessures chez ces animaux, les autres étant la perte de poils et la présence de lésions cutanées. « Ça nous a donné l’idée d’utiliser l’imagerie en trois dimensions pour examiner les jarrets des vaches laitières, une des parties les plus sujettes aux blessures », explique la jeune chercheuse.

Détourner un instrument de sa fonction

Mme St-Pierre et son collègue Tanguy Bruneau ont examiné des jarrets de vaches à l’aide d’un scanneur 3D à usage domestique. Bien que cet appareil n’ait pas été conçu pour être utilisé avec des animaux de ferme, il a donné des résultats impression­nants. « C’est extraordin­aire de voir des images 3D sur l’écran d’une tablette électroniq­ue et de pouvoir les faire pivoter! » lance-t-elle. Bien que prometteus­e, cette technique gagne à être améliorée. Par exemple, il peut arriver que le scanneur interprète la couleur rosée de la peau d’une vache comme étant rougeâtre, ce qui pourrait laisser croire à la présence d’une plaie ouverte. Cette erreur peut donc laisser présager une blessure plus grave qu’elle ne l’est réellement, explique la jeune chercheuse.

Projet d’avenir

L’objectif poursuivi par Mme St-Pierre consiste à développer une technique d’imagerie 3D capable de détecter et d’évaluer, de façon automatisé­e, l’enflure chez les vaches. « Ultimement, nous souhaitons mettre à la dispositio­n des producteur­s laitiers une applicatio­n pour téléphone intelligen­t leur permettant de prendre des images des blessures et d’en évaluer la gravité en temps réel. C’est un enjeu important, car le programme ProAction demande aux éleveurs de bovins laitiers de conserver un faible niveau de blessures dans leur troupeau », expliquet-elle.

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Jessica St-Pierre et Tanguy Bruneau testent le scanneur 3D sur le jarret d’une vache à la ferme du Campus Macdonald.

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