Les éleveurs de porcs à la croisée des chemins
Depuis plusieurs jours, des rumeurs circulent sur une éventuelle transaction entre Olymel et F. Ménard. Jusqu’à maintenant, les parties impliquées n’ont pas confirmé la nouvelle. Au-delà des rumeurs, concentrons-nous surtout sur le contexte dans lequel l’ensemble du secteur porcin évolue.
Les occasions de développement de marchés sont très intéressantes et la demande pour le porc d’ici est forte et prometteuse grâce, entre autres, à la grande qualité de la viande et aux exigences supérieures auxquelles se conforment les éleveurs du Québec. Ce travail de différenciation a permis aux transformateurs québécois de se positionner avantageusement sur les marchés internationaux les plus exigeants. Ainsi, depuis 2015, les transformateurs ont utilisé les revenus supplémentaires disponibles pour accroître leur capacité d’abattage et réaliser des investissements massifs totalisant plus de 1 G$.
De leur côté, les éleveurs manquent de liquidités en raison de la chute des prix et de l’écart qui s’est accru avec le prix des coupes de porc sur les marchés. Ils ne réussissent pas à dégager des marges qui leur permettraient d’investir dans leurs installations. La production a stagné depuis 2015. En 2018, on constate même une baisse de la production par rapport à 2017.
Dans ce contexte d’incertitude, notre priorité reste la même. Elle devient même encore plus importante. Les éleveurs doivent obtenir un partage plus équitable des revenus du marché. C’est une condition essentielle pour que soient réalisés les investissements nécessaires et que la production porcine ait les moyens de se développer de manière pérenne.
Alors qu’un décrochage historique des prix est observé depuis plus de trois ans, les éleveurs de porcs ont de grandes inquiétudes et des attentes encore plus grandes. La prochaine convention de mise en marché doit inclure une nouvelle formule de prix. Plusieurs éleveurs se trouvent à la croisée des chemins.