La Terre de chez nous

Trouver l’amour en agricultur­e : un défi toujours d’actualité

- HÉLEN BOURGOIN, T.E.S. Travailleu­se de rang dans le Centre-du-Québec

L’émission L’amour est dans le pré donne la possibilit­é de rencontrer une personne avec laquelle partager son quotidien à la ferme. Travailler la terre est même rendu « sexy » et charmant grâce à cette émission télévisuel­le. Malgré tout, certains ont de la difficulté à trouver chaussure à leur pied en matière de partenaire. Les nombreuses heures de travail et l’horaire atypique semblent être encore aujourd’hui un obstacle. La phrase : « Je ne sors pas, je travaille trop » demeure d’actualité pour la personne qui cherche l’amour.

« On fait quoi quand ça fait plusieurs années qu’on est seul et que les sites de rencontre ne nous disent rien? » m’écrit Sylvain. Il n’est pas déprimé, mais plutôt découragé de l’absence de vie amoureuse. Sa dernière liaison remonte à plus d’un an. D’après lui, elle est partie « à cause du peu de temps que j’avais pour faire des sorties ensemble le soir et de mon manque de congés ». Il me précise qu’il travaille six jours sur sept. Effectivem­ent, selon plusieurs personnes qui oeuvrent en agricultur­e, il n’est pas évident de trouver quelqu’un qui saura comprendre la réalité de ce secteur. Sylvain est employé dans une ferme et vit en fonction de l’horaire de celle-ci : « On fait trois traites par jour; ça occupe mes journées. C’est dur de l’expliquer à quelqu’un qui n’y est pas habitué », ajoute-t-il.

Pour lui, son célibat est principale­ment dû à son métier, mais d’autres facteurs sont présents. Sylvain voudrait bien partager son quotidien avec une partenaire, mais il réalise qu’à 50 ans, courtiser les femmes est plus complexe. Son manque de confiance en lui-même peut aussi être un obstacle en matière de relations interperso­nnelles. « Mon problème, c’est que je suis gêné; je ne me trouve pas beau. On dirait que je suis le style d’aucune femme », écrit-il. Avant d’ouvrir son coeur à quelqu’un d’autre, il est important de s’aimer soimême; c’est la base. Ensuite, il pourra faire de la place à une conjointe dans sa vie. Il serait bon de travailler avec Sylvain son estime de lui-même et sa façon d’entrer en contact avec la gent féminine. Il doit essayer de changer ses habitudes, de se créer des occasions de rencontrer l’âme soeur et de laisser la magie ou le destin faire son oeuvre. Par exemple, il doit notamment oser sortir seul au cinéma, au restaurant ou aux quilles plutôt que de se morfondre en accusant l’agricultur­e de son malheur.

« J’aimerais que toi, tu me trouves une copine », me demande-t-il. Mais je n’ai pas ce pouvoir-là. De plus, Sylvain me confie chercher une femme de 20 ans plus jeune que lui. Est-ce que ses attentes sont réalistes? Est-ce qu’il se place automatiqu­ement en position de rejet? Serait-il possible qu’en ayant des attentes trop élevées, Sylvain ne trouve pas l’élue de son coeur? L’amour est dans le pré présente une vision assez romantique de la vie à la ferme. Pour un homme comme Sylvain, cette émission ajoute une pression dans le fait d’attirer l’âme soeur.

En terminant, il est bon de vous rappeler que c’est vous qui faites votre chance, votre bonheur et votre vie. Sylvain trouvera une femme parfaite pour lui, j’en suis convaincue, car il est capable de m’en parler à moi, l’inconnue féminine derrière son écran. Mon rôle consiste à lui dire qu’il a le potentiel d’établir des liens, de charmer et de s’améliorer, à condition qu’il se sente mieux avec lui-même et qu’il crée les occasions de rencontrer l’amour.

Sylvain doit essayer de changer ses habitudes, de se créer des occasions de rencontrer l’âme soeur et de laisser la magie ou le destin faire son oeuvre.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada