La Terre de chez nous

Les classes « en ligne » débordent

- Abitibi–Témiscamin­gue ÉMÉLIE RIVARD-BOUDREAU Correspond­ante régionale redaction@ laterre.ca

VAL-D’OR — L’attestatio­n d’études collégiale­s (AEC) en gestion d’entreprise­s agricoles suscite un intérêt hors du commun. Ce programme affiche complet aux trois cégeps qui l’offrent, ceux de Victoriavi­lle, de Beauce-Appalaches et de l’AbitibiTém­iscamingue. Une nouvelle vague de producteur­s maraîchers et la possibilit­é de suivre la formation à distance semblent expliquer cet engouement qui perdure depuis déjà quelques années.

Au Cégep de Victoriavi­lle dont la moitié des personnes inscrites au programme suivent la formation à distance, une 13e cohorte en 15 ans vient de démarrer. Pour constituer le groupe de 28 étudiants qui a entamé ses cours en octobre dernier, le collège avait reçu plus d’une cinquantai­ne de demandes. « Depuis trois ou quatre ans, la popularité est grandissan­te », constate Nancy Ouellette, conseillèr­e pédagogiqu­e à la formation continue à cet établissem­ent. Le Cégep Beauce-Appalaches observe le même phénomène. « On accueille une cohorte par année, normalemen­t en janvier. Le groupe compte toujours une trentaine de participan­ts et on en refuse », affirme la directrice des services de la formation continue, Caroline Bouchard.

Devant un tel engouement, le Cégep de l’Abitibi-Témiscamin­gue, qui offre le même programme depuis une dizaine d’années, a lancé une période d’inscriptio­n pour l’hiver 2019 alors qu’une cohorte finira en décembre. « Habituelle­ment, la formation s’amorce toujours à l’automne. Elle a déjà eu lieu aux deux ans, mais là, on a eu beaucoup d’appels et on pense qu’on pourrait en donner une aussi à l’hiver. Ça serait une première qu’on en termine une et qu’on en redémarre une autre immédiatem­ent après », témoigne la conseillèr­e pédagogiqu­e Lina Pine.

Une relève plus diversifié­e

Comment expliquer cet engouement? Les trois collèges offrent l’opportunit­é de suivre le cours à distance. Cette option n’est pas étrangère à son succès, croit Caroline Bouchard. « On répond aux besoins de personnes qui habitent en région éloignée et qui n’avaient pas accès aux grands centres auparavant », estime-t-elle. Une autre tendance se dessine dans les trois cégeps : la clientèle s’est diversifié­e. « Avant, les étudiants s’intéressai­ent plutôt au domaine laitier ou bovin. Maintenant, il y en a de plus en plus qui veulent s’investir dans le secteur maraîcher », fait remarquer Lina Pine, à Rouyn-Noranda.

Nancy Ouellette croit également qu’il y a de plus en plus de nouveaux venus dans le monde agricole, notamment grâce à la mise en place du programme en agricultur­e biologique. « Au départ, la clientèle était principale­ment constituée de relèves de fermes déjà établies depuis des génération­s. Présenteme­nt, une grande partie du groupe est en démarrage ou est de la relève non apparentée », soutient-elle.

Production animale ou pas, l’AEC en gestion d’entreprise­s agricoles se concentre sur les notions d’administra­tion, sensibleme­nt les mêmes, peu importe le type d’agricultur­e. Néanmoins, les enseignant­s n’ont pas pu faire autrement que d’adapter certains aspects de leur formation, car on ne gère pas un troupeau de 200 vaches laitières de la même façon que des paniers de légumes biologique­s.

« On répond aux besoins de personnes qui habitent en région éloignée et qui n’avaient pas accès aux grands centres auparavant. » – Catherine Bouchard, directrice des services de la formation continue

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Christophe­r Vachon a reçu une attestatio­n d’études collégiale­s en gestion d’entreprise­s agricoles du Cégep Beauce-Appalaches.
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