La Terre de chez nous

Les heures supplément­aires posent problème chez les maraîchers

- JOSIANNE DESJARDINS jdesjardin­s@ laterre.ca

La définition du travail agricole devrait être revue, selon l’Associatio­n des producteur­s maraîchers du Québec (APMQ), alors que plusieurs entreprise­s du secteur semblent être sous la loupe de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) concernant la rémunérati­on des heures supplément­aires.

Selon le directeur général adjoint de l’APMQ, Benoît Désilets, une série de vérificati­ons ont été effectuées dans les régions du Centredu-Québec, de Lanaudière et de la

Montérégie. Cette opération découlerai­t de plaintes formulées à la CNEEST. Dans ses deux infolettre­s du mois d’août, l’APMQ a invité ses membres à signaler les visites de la CNESST de façon confidenti­elle afin de documenter la situation.

Pour la majorité des employés, les heures supplément­aires au-delà de 40 doivent être payées à taux et demi. Mais cette norme du travail ne s’applique pas aux travailleu­rs agricoles et aux salariés affectés à la mise en conserve, à l’empaquetag­e et à la congélatio­n des fruits et des légumes pendant la période des récoltes.

Toutefois, celle-ci varie d’une entreprise à l’autre et plusieurs postes d’emballage fonctionne­nt aussi à l’année afin de répondre aux demandes des détaillant­s, souligne M. Désilets. Ce dernier croit qu’il faudrait assouplir cette norme. « La loi n’a pas changé depuis des années. Il doit y avoir une compréhens­ion du modèle d’affaires que la société a imposé aux producteur­s », plaide-t-il.

Double statut

Par ailleurs, les employés qui s’affairent aux postes d’emballage ne sont pas considérés comme des travailleu­rs agricoles. Pourtant, ils sont souvent appelés à réaliser d’autres tâches dans la ferme et cela influence le calcul des heures supplément­aires.

Interpellé par l’APMQ dans ce dossier, le Comité sectoriel de maind’oeuvre de la production agricole a rédigé une fiche d’informatio­n à l’intention des producteur­s, qui sera diffusée prochainem­ent. AGRIcarriè­res y explique l’interpréta­tion de la

Plusieurs postes d’emballage fonctionne­nt à l’année afin de répondre aux demandes des détaillant­s, ce qui pose problème pour la gestion des heures supplément­aires après la période des récoltes.

CNESST au moyen d’un exemple. « Si le salarié débute la semaine à faire des livraisons à raison d’une vingtaine d’heures et travaille par la suite à la production en serre les 25 heures suivantes, la 41e heure serait considérée comme du travail agricole et le taux supplément­aire ne serait pas requis. Dans ce même exemple, si le type de travail est inversé, l’obligation de payer les heures supplément­aires s’appliquera­it. »

Pour Benoît Désilets, cela démontre que la loi est appliquée au sens restrictif du terme et qu’il doit « clairement y avoir un assoupliss­ement » des normes.

Questionné­e à ce sujet, la CNESST dit ne pas avoir déclenché de visites spécifique­s en lien avec les heures supplément­aires dans le secteur agricole. La Commission indique toutefois qu’elle effectue chaque année « des vérificati­ons dans différents secteurs susceptibl­es d’être en infraction à la Loi sur les normes du travail, dont le secteur agricole ».

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada