L’Estrie réclame un meilleur soutien du fédéral
Les 175 producteurs agricoles réunis à l’assemblée générale annuelle (AGA) de la Fédération de l’UPA-Estrie du 17 octobre, à Sherbrooke, ont voté en faveur d’une résolution pour contrer les impacts des accords commerciaux dans leur région et à la grandeur du Québec. L’une de leurs demandes adressées à Ottawa est de faire passer l’enveloppe dédiée à l’agriculture de 0,78 % à 1 %, soit de 2,5 G$ à 3,2 G$ selon le dernier budget 2019-2020.
D’après la Fédération, le gouvernement canadien doit faire en sorte que ses accords contribuent à « une réelle ouverture des marchés sans que soient imposées d’autres entraves au commerce » et en s’assurant que les produits d’ici soient compétitifs, tant au pays qu’à l’international.
En plus de maintenir le programme de compensations destiné aux éleveurs laitiers et d’indemniser les producteurs de lait de chèvre, de brebis et de bufflonne affectés par les importations de fromages européens, l’assemblée a accepté d’ajouter la demande de la productrice Marie-Chantal Houde, propriétaire de la Fromagerie NouvelleFrance, de hausser le budget alloué à l’agriculture à 1 %, ce qui représenterait une hausse de plus de 700 M$.
« On ne considère jamais l’agriculture à sa juste valeur. On est le secteur primaire qui crée le plus d’emplois et de richesse. On est pris pour acquis », déplore le président de la Fédération, François Bourassa. Lors de son discours à l’AGA, le 2e vice-président de l’UPA, Paul Doyon, a reçu des applaudissements après avoir dit qu’il y avait « une limite à vouloir toujours importer des produits qu’on a ici ».
« Mon rêve, c’est que les consommateurs deviennent des citoyens responsables », a renchéri en entrevue M. Bourassa. Ce dernier croit notamment que les fromagers de sa région, comme Marie-Chantal Houde, n’auraient plus à craindre l’entrée des fromages européens si les consommateurs ciblaient systématiquement leurs produits sur les tablettes.