Parcours d’un gars qui a réalisé son rêve
Lorsqu’à 16 ans, dans un cours de choix de carrière, on m’a demandé : « Que veux-tu faire comme job plus tard? » Ma première réponse a été : « Je le sais pas! »
Ne provenant pas directement du milieu agricole puisque mes parents travaillaient dans le domaine minier et l’administration, l’agriculture me semblait une avenue intéressante parce que tu dois toucher à tout quand tu gères une ferme. J’ai fait le choix d’entrer à l’Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe en gestion et exploitation d’entreprise agricole, volet laitier et cultures commerciales, puisque je croyais que c’était plus facile et payant. J’ai appris rapidement que rien n’est facile et que le mot « payant » est très relatif.
Lorsque j’ai eu mon diplôme en poche à 21 ans, je disais : « Tassez-vous de là, je sais comment ça marche! » Une chose est sûre, ce n’était pas le cas.
De la fin de mes études à aujourd’hui, j’ai eu des offres très intéressantes de jobs de gérant de ferme ou de reprise d’entreprises agricoles dans la région de la Montérégie.
Racines
Au fond de moi, mon coeur se trouvait dans ma région natale de l’AbitibiTémiscamingue. J’ai monté plusieurs projets comme des transferts non apparentés et du démarrage dans le lait, les grandes cultures et les bovins. Dans tous ces projets, il manquait l’élément-clé : une mise de fonds et de l’expérience.
Pendant ce temps-là, je me suis impliqué à la Fédération de la relève agricole du Québec ( FRAQ). Outre l’aspect syndical, cette organisation m’a permis d’élargir mon réseau de contacts, notamment par les gens de La Financière agricole du Québec, du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec et du Fonds d’investissement pour la relève agricole. Surtout, les membres de la FRAQ m’ont donné la possibilité d’ouvrir mes horizons et de me faire des amies et amis que je considère comme de la famille. Le décès de l’un d’entre eux dernièrement m’a fait réaliser cela.
Dix ans après ma sortie de l’école, j’ai eu le privilège de pouvoir faire un transfert non apparenté en production bovine en Abitibi. Le cédant a cru en moi et en ma vision de l’agriculture en région, ce qui m’a permis de me joindre à l’entreprise le 1er novembre 2018 et de concrétiser mon rêve de devenir producteur le 29 mars 2019. C’est pourquoi je crois que les régions périphériques sont une avenue intéressante pour les jeunes. Généralement, le prix des terres est accessible, celles-ci sont propices à l’élevage d’animaux et il y a des possibilités intéressantes en culture biologique. Le milieu est favorable à l’établissement de jeunes qui veulent dynamiser la région, ce qui permet d’avoir du mentorat et de l’aide quand ça va moins bien.
Aujourd’hui, je suis copropriétaire avec un ami d’enfance d’une ferme qui produit des veaux d’embouche. Je possède 230 vaches et cultive plus de 1 000 acres de terres avec les pâturages.
La clé en agriculture, c’est de croire en soi-même lorsque tout le monde doute et d’être ouvert aux conseils puisqu’on apprend tous les jours, parfois à la dure.