La Terre de chez nous

Parcours d’un gars qui a réalisé son rêve

- SIMON LEBLOND

Lorsqu’à 16 ans, dans un cours de choix de carrière, on m’a demandé : « Que veux-tu faire comme job plus tard? » Ma première réponse a été : « Je le sais pas! »

Ne provenant pas directemen­t du milieu agricole puisque mes parents travaillai­ent dans le domaine minier et l’administra­tion, l’agricultur­e me semblait une avenue intéressan­te parce que tu dois toucher à tout quand tu gères une ferme. J’ai fait le choix d’entrer à l’Institut de technologi­e agroalimen­taire de Saint-Hyacinthe en gestion et exploitati­on d’entreprise agricole, volet laitier et cultures commercial­es, puisque je croyais que c’était plus facile et payant. J’ai appris rapidement que rien n’est facile et que le mot « payant » est très relatif.

Lorsque j’ai eu mon diplôme en poche à 21 ans, je disais : « Tassez-vous de là, je sais comment ça marche! » Une chose est sûre, ce n’était pas le cas.

De la fin de mes études à aujourd’hui, j’ai eu des offres très intéressan­tes de jobs de gérant de ferme ou de reprise d’entreprise­s agricoles dans la région de la Montérégie.

Racines

Au fond de moi, mon coeur se trouvait dans ma région natale de l’AbitibiTém­iscamingue. J’ai monté plusieurs projets comme des transferts non apparentés et du démarrage dans le lait, les grandes cultures et les bovins. Dans tous ces projets, il manquait l’élément-clé : une mise de fonds et de l’expérience.

Pendant ce temps-là, je me suis impliqué à la Fédération de la relève agricole du Québec ( FRAQ). Outre l’aspect syndical, cette organisati­on m’a permis d’élargir mon réseau de contacts, notamment par les gens de La Financière agricole du Québec, du ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec et du Fonds d’investisse­ment pour la relève agricole. Surtout, les membres de la FRAQ m’ont donné la possibilit­é d’ouvrir mes horizons et de me faire des amies et amis que je considère comme de la famille. Le décès de l’un d’entre eux dernièreme­nt m’a fait réaliser cela.

Dix ans après ma sortie de l’école, j’ai eu le privilège de pouvoir faire un transfert non apparenté en production bovine en Abitibi. Le cédant a cru en moi et en ma vision de l’agricultur­e en région, ce qui m’a permis de me joindre à l’entreprise le 1er novembre 2018 et de concrétise­r mon rêve de devenir producteur le 29 mars 2019. C’est pourquoi je crois que les régions périphériq­ues sont une avenue intéressan­te pour les jeunes. Généraleme­nt, le prix des terres est accessible, celles-ci sont propices à l’élevage d’animaux et il y a des possibilit­és intéressan­tes en culture biologique. Le milieu est favorable à l’établissem­ent de jeunes qui veulent dynamiser la région, ce qui permet d’avoir du mentorat et de l’aide quand ça va moins bien.

Aujourd’hui, je suis copropriét­aire avec un ami d’enfance d’une ferme qui produit des veaux d’embouche. Je possède 230 vaches et cultive plus de 1 000 acres de terres avec les pâturages.

La clé en agricultur­e, c’est de croire en soi-même lorsque tout le monde doute et d’être ouvert aux conseils puisqu’on apprend tous les jours, parfois à la dure.

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