Une ferme à son nom
« Dans ma tête, j’aidais à la ferme, mais je n’aidais sûrement pas. On me donnait l’illusion que je travaillais », lance Katherine Levac avec autodérision.
L’humoriste et comédienne a grandi dans une ferme du village francoontarien de Saint-Bernardin, près d’Hawkesbury. L’enfant enjouée s’occupait d’un mouton, d’une petite cane et de poussins, pendant que son grandpère Gilles, son père Alain et son oncle Éric assuraient les travaux plus costauds des 700 acres de champs de maïs et de soya.
Celle que l’on surnomme « Kate Levac » a quitté la terre familiale en 2008 pour aller étudier la littérature à l’Université d’Ottawa, une période pendant laquelle elle a travaillé au musée de l’agriculture. Diplômée de l’École nationale de l’humour en 2013 et résidente de Montréal depuis 2011, l’artiste demeure nostalgique de sa vie rurale. Elle y retourne régulièrement, notamment pour chanter dans la chorale de Noël, à l’église de la paroisse. « Je suis plus là pour jaser avec tout le monde », affirme la jeune femme pleine de vie.
Katherine Levac puise dans les souvenirs de son enfance agricole une créativité débordante. « Ça m’a startée dans mon inspiration. Le premier numéro avec lequel je suis partie en tournée est beaucoup inspiré de la ferme », dit l’artiste. Ces dernières années, elle a connu un vif succès avec son célèbre personnage Paige Beaulieu, une Francoontarienne qui prodigue des conseils amoureux à l’émission SNL Québec. De plus, dans son one woman show intitulé Velours en 2018, la pince-sans-rire rappelait son expérience à l’école de rang de son village. « Au printemps passé,
« Mon père ne m’a pas fait confiance pour conduire un tracteur, ce qui est une bonne chose! » – Katherine Levac.
c’étaient les semences et j’ai volé mes deux frères [techniciens et musiciens] pour aller en tournée en Gaspésie », mentionne la vedette en riant.
Les valeurs de la ferme bien ancrées
Depuis 2016, Katherine Levac se lève parfois à « 4 h 42 » pour le tournage des épisodes de Like-moi sur les ondes de Télé-Québec et elle se trouve toujours choyée de pouvoir appeler son père agriculteur à 5 h 30 et d’avoir une discussion qui se tient.
« Je m’ennuie d’une certaine efficacité. J’aime ça quand les choses sont accomplies, quand ça avance. Quand ça stagne, je n’aime pas ça et ça me vient de la ferme », raconte la jeune femme, qui préfère la scène à la télé puisqu’elle a un meilleur contrôle sur ce qui se passe. D’ailleurs, elle dit s’entourer de gens qui ont vécu à la campagne. Son grand ami et humoriste Jay Du Temple (fils du vigneron Yvan Quirion) en fait partie. Dans les dernières années, elle s’est aussi associée avec les Producteurs de pommes de terre du Québec pour faire la promotion de la patate.
À la naissance de Katherine, le 11 juillet 1989, son grand-père avait nommé la ferme « Kathyvac » en son honneur. Par amour pour lui, qui est toujours en superforme, l’humoriste gère son entreprise sous le nom de Gillesvac. « Comme ça, je pense à lui quand je vais chercher mon courrier le matin », raconte-t-elle.