« Bourse du carbone » : pour quoi les producteurs paient-ils ?
Le Québec participe depuis 2014 à un système de plafonnement et d’échange des droits d’émission, une bourse du carbone à laquelle prend aussi part la Californie. Le marché repose sur l’échange de droits d’émission, une autorisation de rejeter des polluants dans la nature accordée par les autorités en fonction du niveau d’activité d’une entreprise, que les exploitations se vendent entre elles. Ces droits sont initialement émis par les gouvernements qui les vendent chaque trimestre dans une enchère. Jusqu’ici, celles-ci ont rapporté plus de 3,6 G$ à l’État québécois, un montant transféré directement au Fonds vert, qui finance des initiatives ayant pour objectif de diminuer les diminutions de gaz à effet de serre.
Les droits permettent aux plus grands pollueurs qui émettent plus de 25 000 tonnes de gaz à effet de serre de se conformer au seuil d’émission que le gouvernement leur impose et qui va en diminuant d’annéeenannée.Parmicesgrandes entreprises se trouvent les cimenteries et les pétrolières, mais aussi les distributeurs de carburant. Ceux-ci refilent la facture à leurs clients, dont font partie les producteurs.
La valeur des droits mis aux enchères a gonflé de plus de 41,8 % en près de cinq ans, passant de 12,10 $ en novembre 2014 à 17,16 $ l’unité en août 2019. Cette augmentation s’est répercutée sur la facture des consommateurs. En 2015, leur contribution au système de tarification s’élevait à 3,8 cents le litre d’essence. Elle se chiffre présentement à 5,3 cents le litre. Les autres provinces canadiennes ont chacune leur solution qui repose sur un échange de crédits ou sur une taxe. De son côté, le gouvernement fédéral compte imposer une véritable taxe carbone aux provinces qui, comme l’Ontario, n’ont plus de système de compensation.