Politique d’égalité : les Agricultrices rectifient le tir
Après avoir vu leur résolution visant à atteindre un total de 30 % de femmes élues au sein de toutes les instances de l’Union des producteurs agricoles (UPA) rejetée en ChaudièreAppalaches, les Agricultrices du Québec vont revoir leur stratégie pour que leur politique d’égalité des genres obtienne un meilleur appui au sein de la Confédération.
Selon la directrice des Agricultrices, France De Montigny, il y a eu une incompréhension autour de leur principale résolution cette année, qui a tout récemment été portée par l’une de leurs membres, la cofondatrice du blogue d’Agrimom Natacha Lagarde, lors de l’assemblée générale annuelle en ChaudièreAppalaches. À cette occasion, certaines femmes se sont fortement opposées à l’objectif de doter l’Union d’une politique d’égalité hommes-femmes.
Mme De Montigny estime qu’il est « très dommage » que plusieurs femmes, dont de jeunes agricultrices, perçoivent négativement cette mesure. « Les gens croyaient [avec la résolution] qu’il fallait mettre des
“femmes poteau” parce que ce sont des femmes. Mais la finalité, ce n’est vraiment pas de les dénigrer. C’est d’avoir des femmes compétentes et d’aller les recruter intelligemment. »
« Pour nous, c’est sûr que si c’est débattu lors du congrès [en décembre], il va falloir trouver une bonne façon d’expliquer ce que c’est [la politique d’égalité] », enchaîne-t-elle. Cette résolution, qui avait déjà été votée à l’unanimité lors du conseil d’administration des Agricultrices cet été, a ensuite été déposée au comité du congrès dans l’espoir qu’elle fasse partie du programme.
Freins à l’implication
Lors de leur récente tournée régionale, les Agricultrices ont décelé une grande ouverture de l’ensemble des fédérations à l’importance de réaffirmer la place des femmes au sein des conseils d’administration. Mais ce concept ne fait pas l’unanimité.
Mme De Montigny reconnaît que « les portes sont ouvertes », mais qu’il faut davantage les convaincre de s’impliquer. Selon elle, rares sont les hommes qui hésitent avant d’accepter un poste à un conseil d’administration. À l’inverse, les femmes « veulent se sentir prêtes à 100 % avant de dire oui », note la directrice générale.